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jeudi 15 décembre 2011

Temporada - Bilan de la saison 2011.


Intervention  de Jean-Claude SOUDRE au conseil municipal du 15 décembre 2011

 
Monsieur le maire, mes chers collègues,

Depuis le début de ce mandat, notre groupe a, avec vous, une divergence de vues fondamentale concernant le mode de gestion et la politique taurine de la Ville.

Nous avons, dès le départ, fait de réelles propositions notamment sur les points suivants :
•          améliorer la transparence des procédures de marchés publics par la mise en place d’un appel d’offre,
•          ne plus faire porter les déficits importants par le contribuable bayonnais,
•          adopter un autre mode de gestion (proposition de notre part du régime de l’affermage en tant que modalité de délégation de service public).

A la fin 2008, vous avez annoncé pour la saison 2009 et les suivantes :
•          le lancement d’un appel d’offre pour le choix du mandataire,
•          le changement de mode de gestion des arènes permettant, selon vous, un contrôle, une maîtrise des coûts et plus de transparence.
•          l’organisation d’une feria dissociée des fêtes de Bayonne.

Pour l’année 2011, vous avez engagé la Ville de Bayonne et notre conseil municipal dans ce que le journal Sud-Ouest avait alors appelé sobrement « la stratégie des étoiles ».
En effet, vous avez misé très gros sur des affiches d'exception pour, disiez-vous, attirer la foule.

Le résultat est là dans la froideur des chiffres. Nous avons à connaître pour l’année 2011 un déficit d’un montant de 367000 € (415000 € après imputation des amortissements). Si la somme de 415000 € semble impalpable pour beaucoup, je dirai, en boutade, que cela fait, à peu près, 70 millions de pesetas.
Ce déficit de 415000 € est malheureusement la suite d’une litanie de chiffres négatifs depuis 2007. Depuis 2007, nous arrivons à plus de 1100000 €. J’ai bien dit 1100000 €.

J’imagine bien ce que la Ville de Bayonne aurait pu dans le même temps réaliser avec pour se mettre au service des bayonnais notamment dans les domaines éducatifs, associatifs et sociaux.

Encore une fois, il est impossible de continuer ainsi et il faut trouver des solutions pour supprimer les déficits que le contribuable bayonnais est obligé d’éponger.



Dés septembre de cette année, sentant venir la gravité du déficit, dans la droite ligne de votre activisme tauromachique parlementaire, vous avez troqué la « stratégie des étoiles » contre la « stratégie syndicale » en convoquant fin octobre le « clan des 7 » face au terrible G10 en voulant baisser de 20% les cachets des toreros émargeant à plus de 60000€.

Votre «front syndical » peut sembler bien disparate quand on sait, par exemple, que les fêtes montoises de la Madeleine ne sont pas déficitaires ou que Nîmes ne fait même pas partie de l'UVTF.
De plus, votre entrevue madrilène peu relayée médiatiquement ne semble pas pouvoir déboucher de façon tangible.

La réalité qu’il faut dire aux bayonnais (la plus grosse peña bayonnaise étant celle des contribuables) : il ne peut y avoir de lien direct entre la gestion des arènes et la finance publique.
C’est au spectateur-usager de porter l’effort financier et non au contribuable, contribuable parfois hostile à ce type de spectacles.

L’ensemble des conseillers municipaux que nous sommes doivent prendre conscience que cette situation ne peut perdurer.

Nous ne pouvons plus tolérer dans notre budget primitif :
·                    que les lignes budgétaires afférentes aux spectacles taurins soient présentes au lieu d’être traitées dans un budget annexe voire une délégation de service public,
·                    que les sommes engagées pour le défraiement des personnels taurins y compris les matadors soient intégrées dans la masse salariale de la commune (à hauteur d’environ 10 %).
·                    et, qu’au bout du compte, les contribuables doivent essuyer l’ardoise.

Cette situation peu orthodoxe risque, à l’avenir, d’être remise en cause par les magistrats de la Chambre régionale des Comptes.

Je pense que nombre de contribuables bayonnais pourraient (ou devraient) être choqués qu’une telle situation perdure.

Nous vous donnons rendez-vous lors des Orientations Budgétaires où nous espérons voir des propositions convenables et raisonnables notamment en cette période de crise qui frappe l’ensemble de nos concitoyens.

vendredi 25 novembre 2011

Jérôme Aguerre quitte Bayonne Ensemble

Par un communiqué, Jérôme Aguerre a annoncé sa démission du Parti Socialiste, mais également son retrait du groupe d'opposition de gauche Bayonne Ensemble.

Dommage que le groupe Bayonne Ensemble soit en quelque sorte victime collatérale de la primaire socialiste pour les législatives dans la 5éme.

Dommage sur le plan humain pour Jérôme qui fut notre tête de liste en 2008.


A l'instar de beaucoup d'actualités nationales nous devons mettre notre énergie pour combattre la droite et la politique du député-maire Grenet ainsi que l'injustice sociale qui frappe aussi les bayonnais.
Jérôme continuera à siéger au Conseil Municipal de Bayonne en tant quopposant de gauche, nous continuerons à avoir besoin de lui.

mercredi 16 novembre 2011

Un funeste contresens historique


Dans le sixième arrondissement de Paris, une plaque commémorative rappelle que le 11 novembre 1940 des lycéens, des étudiants, des enseignants, des parents d’élèves, des anciens combattants ont osé manifester le jour de l’Armistice au pied de l’Arc de Triomphe et ont ainsi participé à ce qui fut l’une des premières manifestations collectives de résistance à l’occupant. La répression par la Wehrmacht fit une centaine d’arrestations et quelques blessés.

La date du 11 novembre qui fut d’abord célébration de la victoire et hommage aux morts devint donc subversive pendant l’occupation nazie où l’esprit républicain impliquait que la conscience devait parfois savoir reconnaître le devoir de désobéir.

Le 11 novembre n’est pas seulement le souvenir de la personne des morts au combat. Le sens a changé avec le temps. Après la guerre, et avec la construction européenne, ce fut le thème de la paix et du refus de la guerre en Europe qui était le discours dominant entendu au pied des monuments aux morts.

J’étais présent comme nombre de bayonnaises et bayonnais au pied de notre monument aux morts si caractéristique le 11 novembre dernier. Je participe régulièrement à cette commémoration depuis que je suis élu en 2008. Depuis ma jeunesse, je reconnais ne pas avoir toujours été assidu à ce rassemblement. J’étais présent enfant aux côtés de nos instituteurs et nous égrenions la liste des morts du villlage où j’habitais alors. J’ai même défilé un onze novembre en tant que soldat du contingent (pas forcément le meilleur souvenir).

J’étais donc présent quand le sous-préfet de Bayonne a lu la lettre du Président de la république annonçant que le jour de commémoration du 11 novembre serait transformé en journée nationale pour tous les militaires morts sur les champs de bataille où notre drapeau est, et a été présent.

Cette décision, comme souvent avec Nicolas Sarkozy, est totalement unilatérale. Cette décision a été prise sans que la société française, les parlementaires, les associations d’anciens combattants ou de victimes de guerre ne soient consultés. 

 
Comme à son habitude, Nicolas Sarkozy a une forte attirance pour tout ce qui vient d’outre-Atlantique. Il veut mettre en place, comme aux Etats-Unis, un jour de la mémoire pour tous les morts pour la patrie. En clair, un « Memorial Day » à la française. Pourtant, nos histoires et nos cultures sont fondamentalement différentes.

Encore une fois, le président Sarkozy veut faire primer l’émotion comme base de communication. Souvenons-nous de la regrettable affaire de la lettre de Guy Môquet. Sa proposition de « donner » la mémoire d'un enfant victime de la Shoah à chaque écolier du CM2 était également du même acabit.

 La proposition sarkozyste est nullement conforme à l’intérêt de l’histoire et donc à celui des peuples de France et d’‘Europe en mêlant indistinctement tous les champs de batailles en affirmant que toutes les guerres se valent.
Malgré le respect et la fraternité que l’on doit à nos compatriotes tombés en Indochine ou lors des guerres coloniales passées et actuelles, mourir à Verdun ou au Chemin des Dames  ne revêt pas le même sens que mourir à Dien Bien Phu, à Suez ou en Kapisa.

Si l’on commémore le 11 novembre 1918, c’est non seulement pour se souvenir de faits et d’événements importants mais surtout pour les comprendre. Ce n’est pas seulement un devoir envers les morts que nous accomplissons mais surtout un acte d’éducation populaire en forme de message universel en direction des vivants.

Nicolas Sarkozy est-il en mesure d’appréhender cette différence ?
Personnellement, j’en doute ….

lundi 24 octobre 2011

Adoption de la charte pour la qualité de la vie nocturne à Bayonne

Intervention  de Jean-Claude SOUDRE au conseil municipal du 20 octobre 2011

Monsieur le maire, mes chers collègues,

Je crois que dans cette affaire, nous allons pouvoir tous faire nôtre le proverbe touareg « Qu'importe si le chemin est long, du moment qu'au bout il y a un puits ».

En effet, Monsieur le Maire, la route est bien longue.

Je me revois dans votre bureau en mars 2004, au milieu d’un groupe de parents du Lycée Cassin, suite à une agression sexuelle inqualifiable survenue lors d’une soirée festive dans le centre ancien. Nous voulions à l’époque initier une réflexion concernant les actions à envisager en matière de sécurité et de prévention.
En dépit d’un accueil courtois et sympathique, nous avions vite compris que vous n’aviez pas pleinement pris la mesure du problème préférant vous cantonner à la question des Fêtes de Bayonne, votre principal sujet de préoccupation alors.
Nous avons pu toutefois observer en 2006 la création du CLSPD autour de Christian Millet-Barbé et Louis Vial où les questions de prévention commençaient à être abordées.

Je me revois ici dans cette Mairie en mars 2010, plutôt effaré, lors du premier groupe de travail relatif aux nuisances générées par les soirées festives en centre ville où vous nous énonciez la litanie des plaques d’immatriculation des voitures présentes lors des soirées festives au Petit Bayonne, toutes de départements extérieurs à Bayonne (40, 33, 31 voire 44).
Bien sûr, depuis, et nous le voyons à la lecture du présent rapport, reconnaissons que l’étude menée par l’équipe constituée autour de Michel Veunac a pu faire avancer les choses avec l’analyse du phénomène des rassemblements festifs nocturnes des jeunes au Petit Bayonne et ses conséquences.

La charte que vous nous présentez, ce soir, est le signe flagrant que la Ville de Bayonne et, au premier rang, son premier magistrat ont pris enfin conscience de l’étendue du problème.
Nous voyons enfin apparaître les mots de conciliation, de médiation, de sensibilisation et de prévention. Nous ne sommes plus dans l’unique choix répressif qui croyait tout régler en fermant les bars le jeudi à 0h30.

Comme vous le voyez, vos opposants de gauche sont toujours ouverts à la discussion concernant l’intérêt général, le respect des règles propices à une vie sociale paisible et l’élaboration d’une stratégie globale de développement à moyen et long terme du centre ancien.

Je rappelle que nous sommes également attachés à tout ce qui concerne la qualité de vie des habitants du centre-ville ainsi que la revitalisation et remise en attractivité de quartiers comme celui du Petit Bayonne. 


Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour parler d’un autre quartier qui pose problème à bon nombre de riverains. Je veux parler de Saint-Esprit où les questions liées à la sécurité se font jour. Les riverains réunis en collectif réclament une présence régulière dans le quartier des polices nationale et municipale ainsi qu’un suivi efficace par les services sociaux des personnes en difficulté.
Concernant la sécurité, je rappelle au député UMP que vous êtes que 3500 suppressions de postes de policiers sont prévus dans les trois ans à venir.

Le bien-être dans les quartiers et notamment celui de ceux qui y vivent passe également par une réflexion concernant l’urbanisme et l’aménagement de l’espace public.
A Saint-Esprit, cela doit passer par la requalification du quartier de la Gare, la redynamisation de la Rue Sainte Catherine et le réaménagement de la Place de la République.
Au Petit Bayonne et dans l’ensemble du centre ancien, cela doit passer par une réflexion concernant la réglementation urbanistique contraignante, la revitalisation des rues Bourgneuf et Pannecau, le traitement de la Place Saint-André et du mail Chaho-Pelletier ainsi que par la continuation d’une politique de rénovation et de réhabilitation de l’habitat.

Le chemin est encore long, mais, dans l’immédiat, nous voterons favorablement pour l’adoption de la charte de la vie nocturne à Bayonne.

mercredi 24 août 2011

Convention d'occupation du domaine public au profit de la S.A.S.P. Aviron Bayonnais Rugby Pro - saison 2011-2012)

Intervention de Jean-Claude SOUDRE au conseil municipal du 22 aout 2011


Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Les amateurs de sport et de politique se souviennent sûrement que le dernier travail dirigé par Philippe Séguin, Président de la Cour des Comptes, peu de temps avant son décès, concernait les relations entre les collectivités territoriales et les clubs sportifs professionnels.
Les conventions de mise à disposition des équipements sportifs y étaient particulièrement étudiées à la loupe car nombre d’entre elles se trouvaient être irrégulières.

Toutes ces conclusions datant de décembre 2009 ainsi que le rapport de la chambre régionale des comptes concernant la SASP Aviron Bayonnais Rugby Pro en date de décembre 2008 fixent bien le cadre général dans lequel la Ville de Bayonne et son club fanion historique sont censés régler leurs relations partenariales.

Les choses s’étaient plutôt bien engagées en octobre 2008 où nous pouvions observer un quasi-doublement de la redevance par rapport à l’année précédente la portant à 208 000 € avec un discours très volontariste de votre part disant vouloir être au plus près de « l’estimation réelle des coûts ».
Depuis patatras, nous avons connu les épisodes de l’exonération de la saison 2008-2009 et de la non-prise en compte de l’ajout de la tribune nord.
Je passe sur les divers avatars de ce dossier qui nous a toujours réservé quelques surprises.
Nous savons tous qu’un des charmes du rugby réside dans le fait que compte-tenu de sa forme ovale, on ne sait jamais où va rebondir le ballon. De ce côté-là, avec vous, nous avons été servis. Ce qui a instauré sur cette question une défiance tenace entre nous.

Il semble pourtant que nous rentrions de nouveau dans une phase de stabilisation. Pour la saison à venir comme pour celle qui vient de s’écouler, nous sommes face à une redevance égale à 186 000 €.

Se pose toutefois toujours la question. Quels sont les critères ? Quelles sont les bases de calcul ? J’ai bien peur que les années passant, nous n’arrivions pas au bout de cette équation.
Ce ne sont pas les 5 500 € H.T. par jour facturés pour le tournoi de football professionnel KOPA BAIONA des 20 et 23 juillet qui vont nous aider à y voir plus clair dans cette problématique.

N’oublions pas que notre souci permanent est de valoriser notre patrimoine municipal et en retirer les ressources minimales nécessaires à son entretien.
Tout ceci doit passer par la clarification des relations entre la ville et le club et la mise en cohérence de l’ensemble des aides.

Il est bien évident que tout ce qui touche au rugby professionnel notamment à Bayonne ne peut se résumer qu’à des questions d’argent même si comme beaucoup de bayonnais nous n’avons pas oubliée votre phrase : « c’est celui qui paye qui commande ». 


Dans l’immédiat, tournons-nous vers l’avenir.
Il est vrai que le club a traversé à la fin de l’hiver une crise sans précédent. Comme l’avait rappelé Jérôme Aguerre lors du conseil municipal du mois de mai, notre groupe s’est refusé à mettre de l’huile sur le feu notamment pendant la campagne électorale des cantonales, voulant préserver en cela la pérennité du club.

Fidèle à notre attachement au club et à ses valeurs, nous rappellerons toujours les points qui nous semblaient manquer dans les configurations de ces dernières années.
Nous voulons :
·                    établir une politique sportive au service d’un projet de ville,
·                    accroitre le rôle social du club avec plus d’interventions dans les écoles,
·                    approfondir le maillage entre la structure professionnelle et l’omnisports,
·                    ouvrir le capital de la SASP à de l’actionnariat populaire (démarche de socios)

Certaines de nos recommandations notamment en matière de socios sont en passe de se réaliser.
Nous tenons à saluer en cela la nouvelle équipe dirigeante en charge depuis le mois d’avril. Peut être que l’étroitesse du score de leur élection les oblige à faire preuve d’un réel esprit d’ouverture ?

Nous serons également très attentifs concernant les valeurs du club et son image.
Un club sportif est toujours constitué d'une association support, qui détient la marque du club, son logo, ses couleurs.
Dans le cas présent, concernant les relations entre le Rugby Pro et l'Omnisports, nous tenons à rappeler que c’est bien le club omnisports qui constitue l’association garante de l’image établissant le support nominal historique, social et moral de l'ABRP.
Là aussi, la Ville se doit d’être vigilante et exigeante dans ses rapports avec la SASP.

Pour finir, Monsieur le Maire, vous avez déclaré lors du même conseil municipal de mai que vous avez pris des coups et que nous sommes en période de cicatrisation.
Les deux sont vrais.

Pour les coups, vous n’avez à vous en prendre qu’à vous-même.

Concernant la cicatrisation, notre groupe votera favorablement sur le projet de redevance 2011-2012.

Nous aussi souhaitons bon vent à l’Aviron bayonnais.

vendredi 19 août 2011

La révolte des abeilles contre les frelons


Cet article paru dans Le Monde du 18 aout est remarquable. 
A quand un programme politique qui s’attaquera réellement à ce fléau.

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Dans le monde des insectes, les abeilles travaillent et produisent du miel, tandis que les frelons, grands prédateurs, leur sucent le miel et les détruisent.
En économie, depuis la nuit des temps, les hommes n’ont trouvé que deux façons d’acquérir des ressources : prendre, comme le fait le frelon, ou créer, comme le fait l’abeille. En économie, les abeilles sont celles qui produisent de la richesse et de la valeur ajoutée : agriculteurs, monde de l’industrie et des services à la production, finance dédiée à l’investissement productif. Les frelons, en revanche, sont des prédateurs. Les plus connus, ce sont les rentiers qui exploitent et spéculent sur les richesses naturelles ou qui bénéficient de monopoles par les importations, la construction, etc.
Dans les pays arabes et africains, ces prédateurs sont encore très nombreux. Mais s’ajoutent, en Occident, des prédateurs nouveaux, très virulents, qui opèrent soit dans la manipulation de l’information, soit à travers la dérégulation financière.
Au Sud, comme au Nord, les frelons prédateurs tirent leurs revenus exorbitants non pas de la production-création-innovation, mais de leur proximité avec les pouvoirs politiques, par la corruption, en prenant directement dans les caisses de l’Etat, comme de nombreux dictateurs arabes et africains.


Ainsi, la crise actuelle du groupe Murdoch en dit long sur la capture de l’Etat opérée par des groupes privés et sur le rôle décisif de l’information pour détourner les populations des enjeux réels. De même, par avidité et court-termisme, l’économie financière qui a infléchi à son avantage les règles du jeu plonge le monde occidental dans la crise, la ruine et le déclin. Dans les pays émergents prévalent les abeilles. Ce sont elles les grandes gagnantes de la mondialisation, de par leur appétit pour l’industrie, tandis que l’Occident, depuis trente ans, n’a fait qu’accumuler de la richesse virtuelle, qui peut partir en fumée en une nuit de panique boursière.
Deux exemples : pour 1 % de « banques abeilles » qui financent encore l’activité de production de richesses existent 99 % de « banques frelons » qui capturent les politiques pour déréguler la finance et nous vendre des produits dérivés inutiles – des milliards de produits toxiques – et de la spéculation instantanée. Autre exemple, « l’esprit frelon » envahit même nos grandes écoles, puisque plus de la moitié des élèves de Polytechnique se destinent aux métiers de la finance.
Partout dans le monde, les abeilles travailleuses se révoltent contre les frelons prédateurs qui les exploitent. Un lien très fort de parenté unit les « printemps arabes », les « indignés » de Madrid, les révoltés d’Athènes, les insurgés de Tel-Aviv, et même les casseurs de Londres. Tous veulent vivre de leur travail et retrouver leur dignité. Partout dans le monde, les abeilles, agriculteurs, artisans, taxis, jeunes diplômés, artistes, chefs d’entreprise, ouvriers, clercs, etc. osent affronter dans la rue le monde des frelons prédateurs : les dictateurs, le monde de la finance, les rentiers en tout genre, les privilégiés, les oisifs, tous ceux qui vivent assis devant leur « péage » (« gate keeper business ») à attendre que les ressources des abonnés à tous les services possibles leur envoient le prix de leur abonnement où de l’accès au service.
En finir avec les dictateurs des pays arabes, en finir avec les politiciens grecs corrompus, en finir avec les spéculateurs immobiliers espagnols, en finir avec le gouvernement israélien, qui privilégie inutilement la guerre, en finir avec les prédateurs qui se réfugient à Wall Street et dans la City ; partout, et dans tous les pays, c’est la même lutte : contre la dictature politique, au Sud, et contre la dictature financière, au Nord.
Ce que la crise en Occident met à nu, c’est un système dévié, bâti sur le virtuel, loin des grandes innovations. Emerge un désir de nouveau modèle économique et social, avec plus de production de biens, d’ingénieurs, d’industrie, d’agriculture et de vision à long terme, plus de travail pour les jeunes et les moins jeunes. Il est encore temps pour la France et l’Europe de redresser le cap.
Il serait injuste de demander aux abeilles de travailler plus pour réparer des dégâts occasionnés par les frelons du système financier qui ont réussi à imposer le maintien du système (produits dérégulés, agences financières impériales, dettes souveraines à leur merci…) aux politiques, qui plient devant ces nouveaux monstres qu’il faut sans cesse « rassurer ». Mais qui s’occupe de rassurer les chômeurs, les ouvriers, les industriels ? Une solution : traquer tous les faux métiers que les frelons ont investis, toutes les niches proches des pouvoirs politiques où ils prospèrent, et taxer tous ces acteurs improductifs. Mais aussi regrouper toutes les abeilles et rejoindre leur révolte contre les frelons.

Jean-Louis Guigou,économiste


dimanche 24 juillet 2011

Tarifs du service restauration scolaire : année scolaire 2011-2012


Intervention de Jean-Claude SOUDRE au conseil municipal du 21 juillet 2011

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

Nous voici donc au mois de juillet où traditionnellement nous parlons des fêtes de Bayonne et des tarifs de la restauration scolaire.
Mais au sujet des cantines scolaires, ce n’est pas au nom d’une tradition que le groupe  Bayonne Ensemble vote et votera contre mais plutôt en raison d’une divergence ou réellement d’un clivage d’ordre politique.

Beaucoup vont nous dire que la politique n’a rien à faire dans les écoles. Ceci est vrai au sujet des élèves et des enfants. Ces derniers dans leur salle de classe ou cour de récréation doivent être protégés « comme dans un sanctuaire » des diverses agressions de l’environnement social.
Par contre, tout projet politique qui se respecte doit avoir une composante forte qui traite des questions scolaires.
J’en veux pour preuve les quelques rendez-vous que notre république et notre nation ont connus avec de réels projets politiques en matière d’éducation. Pour mémoire, je citerai : Jules Ferry et ses lois scolaires sous la IIIème République, Jean Zay au temps du Front Populaire, les professeurs Langevin et Wallon à la Libération ou Lionel Jospin avec sa loi d’orientation en 1989.
J’ai le regret de dire, Monsieur le Député-Maire, que depuis 2002 sous les gouvernements Raffarin, Villepin et Fillon, nous n’avons guère connu qu’une logique comptable dépourvue d’ambition ne parlant que de suppressions de postes et fermeture de classes. Au nom d’une idéologie prônant la mise en concurrence des hommes et des territoires, nous subissons là aussi un démontage minutieux et programmé de l’ensemble de nos services publics.

Depuis quelques mois, l’infatigable Stéphane Hessel nous appelle à nous « indigner » en luttant pour conserver les acquis du programme du Conseil National de la Résistance.
Le plan Langevin-Wallon que je viens d’évoquer est pour beaucoup de républicains et de progressistes un texte de référence qui doit continuer à nous guider. Ce texte fondamental était la traduction dans le domaine scolaire du programme du CNR.
J’invite tous ceux qui s’intéressent aux questions scolaires à le lire ou le relire.

Pour faire le lien avec le présent ordre du jour, reconnaissons que ce texte datant de 1947 traite peu de la question des cantines scolaires en indiquant seulement la nécessité d’en créer dans le cadre d’écoles intercommunales. Ce qui ne concerne en rien Bayonne.
Force est de constater, à Bayonne comme ailleurs, que l’élève de 1947 n’a rien à voir avec l’élève de 2011. Sa vie ainsi que celle de sa famille est fondamentalement différente de celle des jeunes qui fréquentent actuellement nos écoles bayonnaises. 



Nous savons toutefois de nos jours que le service public de la restauration scolaire reste le meilleur moyen que tous les enfants aient accès le midi à une alimentation de qualité et respectueuse de leurs besoins alimentaires.
A ce jour, compte-tenu de l’évolution urbaine et des apports de population, 1600 élèves bayonnais scolarisés dans 27 écoles publiques sont concernés. Ce qui, je vous l’accorde, complique la tâche notamment en matière de logistique.

Une des particularités de l’histoire récente de Bayonne en la matière concerne le fait que les repas scolaires ont longtemps été préparés par les services du centre hospitalier.
Ce système démarré en 1984 était arrivé visiblement en bout de course. Nous avons connu depuis le début de la mandature actuelle le changement de prestataire de services. La société  coopérative SCIC l’Eole assure depuis 2009 cette mission et donne visiblement satisfaction.
Parce que nous savions que la qualité des repas est moins bonne lorsqu’elle est concédée à une entreprise lucrative, notre groupe avait accueilli de façon favorable cette entreprise landaise issue du monde de l’économie sociale et solidaire.
Cette solution externalisée n’étant pas forcément pérenne, ne perdons pas de vue, même si selon les premières études les conditions de mise en place s’avèrent difficiles, la mise en place future d’une régie de type cuisine centrale.
Notre ville de Bayonne peut se vanter d’avoir depuis fort longtemps une régie publique de l’eau. Portons l’ambition de faire de même pour la cantine scolaire. C’est une question de principe: ce qui relève du service public ne doit pas être concédé à des entreprises en recherche de profit.

Concernant les questions de politiques tarifaires, nous ne pensons pas que la solution de la gratuité complète comme à Drancy ou au Bourget soit une solution convenable pour Bayonne. Bayonne n’a rien à voir avec ces villes, comme elle est différente d’autres cités du département comme Pau ou Anglet. Un des marqueurs des difficultés en matière de tarification des cantines consiste au quota d’impayés ou de facturations difficiles. Est-on en mesure de quantifier cela pour Bayonne ou cette question est-elle, somme toute, marginale ?

Notre principale divergence est, nous le savons, dans la terminologie que nous employons les uns et les autres. Là où nous parlons de subventions d’équilibre, vous nous parlez de déficit en nous expliquant que le prix de revient d’un repas est plus élevé que ce qui est perçu.
Nous réaffirmons cette année encore, que choisir de faire supporter le coût de l’encadrement aux familles dans le prix du repas est un mauvais choix et ne correspond pas à l’idée que nous nous faisons d’un service public de restauration. De plus, faire payer à certaines familles plus de 4,70 € par repas est pour nous inadmissible. Dans ce contexte, nous ne partageons pas votre politique en la matière qui choisit encore cette année d’augmenter les tarifs, c’est pourquoi nous voterons contre cette délibération.

Avant de conclure, nous notons la présence dans cette enceinte de représentants des familles d’usagers mécontents du dispositif de réservation des repas. Nous avions, en mai, globalement approuvés le système même s’il semble perfectible à la marge. En effet, il serait souhaitable que les familles soient entendues sur les questions de fracture numérique et sur l’impact financier d’un système manquant de souplesse pour répondre aux aléas de la vie familiale.

Cette délibération concerne la future rentrée 2011-2012. Notre groupe est bien sûr très attentif à tout ce qui concerne les questions scolaires et nous vous donnons rendez-vous en septembre pour parler entre autres de carte scolaire, de sectorisation ou du devenir de certains établissements comme Jules Ferry.