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lundi 30 mai 2011

Courrier à Sud-Ouest - Budget taurin 2011

Si la corrida jouit d'un réel consensus au sein du Conseil municipal, deux élus s'en écartent tout de même, qui refusent la tauromachie comme fleuron de leur ville. Il s'agit de Jean-Claude Soudre (Bayonne ensemble) et de l'opposante Eliane Pibouleau-Blain.

Bonjour, je souhaitais réagir à l’article de ce lundi concernant les spectacles taurins 2011.
Que la corrida soit un fleuron de la ville pour beaucoup de gens ne me dérange guère.
Ce qui me gêne c’est le type de financement par la Ville où depuis plusieurs années le contribuable bayonnais éponge le déficit. C’est au spectateur-usager de porter l’effort financier et non au contribuable parfois hostile à ce type de spectacles.

La corrida, spectacle désuet et discutable venu d’Espagne à la moitié du XIXe siècle, est actuellement en phase de déclin dans son pays d’origine notamment chez les jeunes générations et dans certaines régions comme la Catalogne.

En France, ce déclin est combattu par l’activisme d’élus comme le Député-Maire de Bayonne qui subventionnent ou font porter certains investissements par le contribuable.


 Pour ma part, en tant qu’élu municipal, je suis extrêmement choqué de voir :
· les lignes budgétaires afférentes aux spectacles taurins dans le budget primitif de la commune au lieu d’être traitées dans un budget annexe voire une délégation de service public,
· les sommes engagées pour le défraiement des personnels taurins y compris les matadors intégrées dans la masse salariale de la commune (à hauteur d’environ 10 %). 

Je pense que nombre de contribuables bayonnais pourraient (ou devraient) être choqués d’une telle situation. J’appelle d’ailleurs de mes vœux l’émergence d’un mouvement citoyen réclamant l’équité en la matière.

 Concernant l’inscription par Frédéric Mitterrand au patrimoine immatériel de la France, cette décision unilatérale m’a choqué au plus haut point.
Les spectacles taurins n’impactent que 11 départements français et seraient sous le coup du code pénal pour cause de souffrance causée à l’animal sur plus de 95 % du territoire national.

vendredi 27 mai 2011

Avis sur le projet de plan de prévention des risques d’inondations (PPRI) de Bayonne


Intervention de Jean-Claude SOUDRE au conseil municipal du 26 mai 2011

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

S’il est une ville qui est intimement liée aux rivières qui la traversent, c’est bien notre ville de Bayonne. Déjà, Bayonne en porte la présence dans l’étymologie euskarienne de son nom. Je n’oublie pas non plus les paroles que nos enfants dès le cours élémentaire  apprennent à chanter dans notre hymne officieux: «Pròche la Niva, pròche l'Ador».

L’Adour, la Nive et certains affluents sont exposés à un risque de crues lentes ou rapides selon le cas. Ces risques sont accentués depuis plusieurs années par l’assèchement des zones humides et par l’imperméabilisation des sols par l’urbanisation.
De plus, l’effet des crues et inondations est largement dépendant de la marée avec parfois de gros coefficients conjuguée à de la houle qui engendrent des conditions défavorables.

Bayonne connait deux types de crues aisément différenciées :
·         les crues de plaine, à lente montée des eaux.
·         le ruissellement en milieu urbain à l’occasion d’orages intenses et localisés.

En 2009, nous avons connu malheureusement le paroxysme de ces deux types d’événements.



D’une part, la crue de la Nive du 12 février 2009 a été particulièrement violente et a généré des débordements importants en centre ville. Tous les bayonnais et habitants du sud de l’Aquitaine se souviendront longtemps du sinistre majeur qui avait alors affecté durablement le Pont Mayou.
 D’autre part, la rive droite a malheureusement connu le 18 septembre 2009 des inondations importantes dues à des problèmes de ruissellement urbain dans les quartiers Saint-Esprit et Saint-Frédéric. Là aussi, des images fort impressionnantes que les spiritains ne sont pas prêts d’oublier.

Concernant ce dernier évènement, je ne peux passer sous silence le fait que, pour nombre de riverains, à la douleur d’avoir d’énormes pertes matérielles et de rentrer dans le marathon des expertises et des assurances s’est ajouté la difficulté de comprendre réellement ce qui leur était arrivé et d’entrevoir la solution pour y remédier durablement.

La prise de conscience du risque de ruissellement par les élus et responsables politiques doit être une étape préalable à la démarche de prévention et de traitement du risque.
Souvent comme ici avec les épisodes de 2009, les événements déclencheurs, inondations brutales affectant le territoire communal, sont à l’origine de la prise de conscience du risque.

La question de l’évacuation des eaux pluviales en milieu urbain est problématique depuis des décennies. Les surfaces imperméabilisées ne cessant de s’étendre, du fait d’une urbanisation toujours plus grandissante, la quantité d’eau de ruissellement générée continue de s’accroître. Ainsi, les risques d’inondations s’amplifiant, dans bien des cas, le coût de l’assainissement pluvial constitue un facteur limitant de l’aménagement urbain.
Je rappelle que d’un point de vue économique et à la différence de la distribution d’eau potable et des eaux usées, les coûts générés en matière d’eaux pluviales ne bénéficient d’aucun retour sur investissement.
Il est donc nécessaire d’adopter une stratégie reposant sur la diversification des solutions et des exutoires. En clair, en diminuant ou en régulant les apports avant rejet vers le milieu récepteur.

Monsieur le Maire, vous êtes également Président de l’Agglomération Côte Basque Adour, structure intercommunale compétente en matière d’eaux pluviales.
Pouvez-vous nous indiquer si les services communautaires sont en mesure de déterminer les solutions  techniques à apporter aux dysfonctionnements constatés notamment à Saint-Esprit ?
Pouvez-vous nous informer de l’établissement d’un programme pluri annuel d’investissements communautaires permettant de résorber les débordements dans les quartiers sinistrés ?
Quelles sont les solutions alternatives de gestion des eaux pluviales que vous entendez promouvoir ?

La question de la rétention des eaux pluviales est ici primordiale. Nous sommes alors souvent confrontés à un problème de foncier. Nous verrons dans l’ordre du jour du présent conseil municipal que vous envisagez de transférer l’EHPAD Harambillet sur le site de l’ancienne piscine de Sainte-Croix. Nous n’avons pas d’objection majeure à cette réalisation.
Compte tenu du caractère d’urgence, peut-on imaginer sur ce même site, sur tout ou partie de son sous-sol, de réaliser un ouvrage de régulation d’importance ?

Pour revenir au présent projet de PPRI, les objectifs institués par la loi du 2 février 1995 sont de maîtriser l’urbanisme, préserver les zones d’expansion des crues et prendre en compte les risques dans une perspective de développement durable.
Nous partageons en cela les préoccupations et réserves que vous nous apportez dans la note de synthèse jointe à la convocation au conseil municipal.

jeudi 19 mai 2011

Hommage à Claude Guignabert

Pour parler de Claude, le premier mot qui me vient c’est celui de l’élégance. L’élégance, ce n’est pas forcément ce que l’on côtoie le plus dans le monde politique, associatif ou syndical où les militants rencontrés se rappellent plutôt à notre souvenir par leur parole ou par leurs actes. Les uns sont des tribuns, d’autres préfèrent l’action. En clair, les mots parler et faire. Claude lui incarnait le verbe être.


Quand je dis que Claude était élégant, je ne parle pas seulement de son aspect extérieur. Je n’oublierai jamais pourtant comment il était magnifique ce 24 mars 2010 où en compagnie des militants de Bizi! il trinquait, verre de champagne à la main, pour fêter l’enterrement du Grenelle de l’Environnement. Bien sûr, la vision d’un ami malade dansant sur les notes tragiques du Requiem de Mozart était pour moi difficile et malheureusement prémonitoire.

Je ne sais plus exactement depuis quand je connaissais Claude. C’était forcément à Attac, cette organisation née en 1998 qui nous a tous appris l’altermondialisme résumé dans cette seule phrase : « Un autre monde est possible ».

En fait, je connaissais Claude depuis plus longtemps car nous nous croisions comme beaucoup de parents dans les salles d’attente du Conservatoire de Bayonne.

Plus tard, nous nous sommes retrouvés dans le champ politique notamment pendant la campagne présidentielle 2007 où nous avons bataillé ensemble pour le candidat José Bové et ses 500 signatures obtenues grâce à l’appui de la douzaine d’élus basques. Je me souviens aussi de son implication dans l’occupation de Lur Berri qui voulait à l’époque semer des OGM. Claude parlait des semailles, ce qui me ravissait.

Je savais peu de choses du passé politique de Claude. Là aussi son élégance lui faisait nous dire qu’il avait été militant du PS et qu’il l’avait quitté en 1983. La précision de cette date fatidique indiquait bien que Claude ne pouvait supporter que l’on jette du jour au lendemain le fameux slogan « changer la vie » aux oubliettes.

La politique, nous en parlions souvent dans nos rencontres les jours de marché aux Halles de Bayonne.
Bien sûr, un jour où je le trouvai plus soucieux que d’habitude il m’expliquait que le cancer l’avait retrouvé sur sa route. Là aussi, tout cela, était dit de façon élégante.

Les deux derniers souvenirs politiques que nous ayons partagés dataient du printemps 2009 pendant la campagne des européennes. L’un dans un meeting de Bové à Bayonne, l’autre avec Mélenchon à Pau.
Dans les deux cas, nous étions plutôt en phase. Plutôt critique avec Bové qui avait pour nous tourné le dos au magnifique combat du TCE en 2005. Contents comme deux gosses en chantant l’Internationale à l’issue du meeting de Mélenchon, tribun à l’ancienne qui a tenu plus de 20 mn sans sono et sans lumière.

Vite après, j’ai pu aux côtés de Claude, Txetx et nombre d’autres assister au lancement de la fusée Bizi!, ce formidable acteur du mouvement social présent à Copenhague, dans les rues de Bayonne contre la LGV ou sur les voies Chronobus.
Claude s’y est investi à fond malgré sa maladie qui était déjà très présente. Vous qui êtes là ce soir connaissez tout cela par cœur.

Nous voici maintenant quelques jours après ce vendredi matin à Biarritz où dorénavant je ne pourrai plus jamais entendre chanter « la Javanaise » de Gainsbourg sans penser à mon camarade Claude.

Notre ami est parti, le guetteur a quitté son poste, la cigale ne stridulera plus, Claude, tu nous manques !