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vendredi 27 mai 2011

Avis sur le projet de plan de prévention des risques d’inondations (PPRI) de Bayonne


Intervention de Jean-Claude SOUDRE au conseil municipal du 26 mai 2011

Monsieur le Maire, mes chers collègues,

S’il est une ville qui est intimement liée aux rivières qui la traversent, c’est bien notre ville de Bayonne. Déjà, Bayonne en porte la présence dans l’étymologie euskarienne de son nom. Je n’oublie pas non plus les paroles que nos enfants dès le cours élémentaire  apprennent à chanter dans notre hymne officieux: «Pròche la Niva, pròche l'Ador».

L’Adour, la Nive et certains affluents sont exposés à un risque de crues lentes ou rapides selon le cas. Ces risques sont accentués depuis plusieurs années par l’assèchement des zones humides et par l’imperméabilisation des sols par l’urbanisation.
De plus, l’effet des crues et inondations est largement dépendant de la marée avec parfois de gros coefficients conjuguée à de la houle qui engendrent des conditions défavorables.

Bayonne connait deux types de crues aisément différenciées :
·         les crues de plaine, à lente montée des eaux.
·         le ruissellement en milieu urbain à l’occasion d’orages intenses et localisés.

En 2009, nous avons connu malheureusement le paroxysme de ces deux types d’événements.



D’une part, la crue de la Nive du 12 février 2009 a été particulièrement violente et a généré des débordements importants en centre ville. Tous les bayonnais et habitants du sud de l’Aquitaine se souviendront longtemps du sinistre majeur qui avait alors affecté durablement le Pont Mayou.
 D’autre part, la rive droite a malheureusement connu le 18 septembre 2009 des inondations importantes dues à des problèmes de ruissellement urbain dans les quartiers Saint-Esprit et Saint-Frédéric. Là aussi, des images fort impressionnantes que les spiritains ne sont pas prêts d’oublier.

Concernant ce dernier évènement, je ne peux passer sous silence le fait que, pour nombre de riverains, à la douleur d’avoir d’énormes pertes matérielles et de rentrer dans le marathon des expertises et des assurances s’est ajouté la difficulté de comprendre réellement ce qui leur était arrivé et d’entrevoir la solution pour y remédier durablement.

La prise de conscience du risque de ruissellement par les élus et responsables politiques doit être une étape préalable à la démarche de prévention et de traitement du risque.
Souvent comme ici avec les épisodes de 2009, les événements déclencheurs, inondations brutales affectant le territoire communal, sont à l’origine de la prise de conscience du risque.

La question de l’évacuation des eaux pluviales en milieu urbain est problématique depuis des décennies. Les surfaces imperméabilisées ne cessant de s’étendre, du fait d’une urbanisation toujours plus grandissante, la quantité d’eau de ruissellement générée continue de s’accroître. Ainsi, les risques d’inondations s’amplifiant, dans bien des cas, le coût de l’assainissement pluvial constitue un facteur limitant de l’aménagement urbain.
Je rappelle que d’un point de vue économique et à la différence de la distribution d’eau potable et des eaux usées, les coûts générés en matière d’eaux pluviales ne bénéficient d’aucun retour sur investissement.
Il est donc nécessaire d’adopter une stratégie reposant sur la diversification des solutions et des exutoires. En clair, en diminuant ou en régulant les apports avant rejet vers le milieu récepteur.

Monsieur le Maire, vous êtes également Président de l’Agglomération Côte Basque Adour, structure intercommunale compétente en matière d’eaux pluviales.
Pouvez-vous nous indiquer si les services communautaires sont en mesure de déterminer les solutions  techniques à apporter aux dysfonctionnements constatés notamment à Saint-Esprit ?
Pouvez-vous nous informer de l’établissement d’un programme pluri annuel d’investissements communautaires permettant de résorber les débordements dans les quartiers sinistrés ?
Quelles sont les solutions alternatives de gestion des eaux pluviales que vous entendez promouvoir ?

La question de la rétention des eaux pluviales est ici primordiale. Nous sommes alors souvent confrontés à un problème de foncier. Nous verrons dans l’ordre du jour du présent conseil municipal que vous envisagez de transférer l’EHPAD Harambillet sur le site de l’ancienne piscine de Sainte-Croix. Nous n’avons pas d’objection majeure à cette réalisation.
Compte tenu du caractère d’urgence, peut-on imaginer sur ce même site, sur tout ou partie de son sous-sol, de réaliser un ouvrage de régulation d’importance ?

Pour revenir au présent projet de PPRI, les objectifs institués par la loi du 2 février 1995 sont de maîtriser l’urbanisme, préserver les zones d’expansion des crues et prendre en compte les risques dans une perspective de développement durable.
Nous partageons en cela les préoccupations et réserves que vous nous apportez dans la note de synthèse jointe à la convocation au conseil municipal.

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