Intervention de Jean-Claude SOUDRE au conseil municipal du 15 décembre 2011
Monsieur le maire, mes chers collègues,
Depuis le début de ce mandat, notre groupe a, avec vous, une divergence de vues fondamentale concernant le mode de gestion et la politique taurine de la Ville.
Nous avons, dès le départ, fait de réelles propositions notamment sur les points suivants :
• améliorer la transparence des procédures de marchés publics par la mise en place d’un appel d’offre,
• ne plus faire porter les déficits importants par le contribuable bayonnais,
• adopter un autre mode de gestion (proposition de notre part du régime de l’affermage en tant que modalité de délégation de service public).
A la fin 2008, vous avez annoncé pour la saison 2009 et les suivantes :
• le lancement d’un appel d’offre pour le choix du mandataire,
• le changement de mode de gestion des arènes permettant, selon vous, un contrôle, une maîtrise des coûts et plus de transparence.
• l’organisation d’une feria dissociée des fêtes de Bayonne.
Pour l’année 2011, vous avez engagé la Ville de Bayonne et notre conseil municipal dans ce que le journal Sud-Ouest avait alors appelé sobrement « la stratégie des étoiles ».
En effet, vous avez misé très gros sur des affiches d'exception pour, disiez-vous, attirer la foule.
Le résultat est là dans la froideur des chiffres. Nous avons à connaître pour l’année 2011 un déficit d’un montant de 367000 € (415000 € après imputation des amortissements). Si la somme de 415000 € semble impalpable pour beaucoup, je dirai, en boutade, que cela fait, à peu près, 70 millions de pesetas.
Ce déficit de 415000 € est malheureusement la suite d’une litanie de chiffres négatifs depuis 2007. Depuis 2007, nous arrivons à plus de 1100000 €. J’ai bien dit 1100000 €.
J’imagine bien ce que la Ville de Bayonne aurait pu dans le même temps réaliser avec pour se mettre au service des bayonnais notamment dans les domaines éducatifs, associatifs et sociaux.
Encore une fois, il est impossible de continuer ainsi et il faut trouver des solutions pour supprimer les déficits que le contribuable bayonnais est obligé d’éponger.
Dés septembre de cette année, sentant venir la gravité du déficit, dans la droite ligne de votre activisme tauromachique parlementaire, vous avez troqué la « stratégie des étoiles » contre la « stratégie syndicale » en convoquant fin octobre le « clan des 7 » face au terrible G10 en voulant baisser de 20% les cachets des toreros émargeant à plus de 60000€.
Votre «front syndical » peut sembler bien disparate quand on sait, par exemple, que les fêtes montoises de la Madeleine ne sont pas déficitaires ou que Nîmes ne fait même pas partie de l'UVTF.
De plus, votre entrevue madrilène peu relayée médiatiquement ne semble pas pouvoir déboucher de façon tangible.
La réalité qu’il faut dire aux bayonnais (la plus grosse peña bayonnaise étant celle des contribuables) : il ne peut y avoir de lien direct entre la gestion des arènes et la finance publique.
C’est au spectateur-usager de porter l’effort financier et non au contribuable, contribuable parfois hostile à ce type de spectacles.
L’ensemble des conseillers municipaux que nous sommes doivent prendre conscience que cette situation ne peut perdurer.
Nous ne pouvons plus tolérer dans notre budget primitif :
· que les lignes budgétaires afférentes aux spectacles taurins soient présentes au lieu d’être traitées dans un budget annexe voire une délégation de service public,
· que les sommes engagées pour le défraiement des personnels taurins y compris les matadors soient intégrées dans la masse salariale de la commune (à hauteur d’environ 10 %).
· et, qu’au bout du compte, les contribuables doivent essuyer l’ardoise.
Cette situation peu orthodoxe risque, à l’avenir, d’être remise en cause par les magistrats de la Chambre régionale des Comptes.
Je pense que nombre de contribuables bayonnais pourraient (ou devraient) être choqués qu’une telle situation perdure.
Nous vous donnons rendez-vous lors des Orientations Budgétaires où nous espérons voir des propositions convenables et raisonnables notamment en cette période de crise qui frappe l’ensemble de nos concitoyens.