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vendredi 11 mars 2011

Interview dans la Semaine du Pays Basque du 11 mars 2011

Jean-Claude SOUDRE
Candidat du Front de gauche dans le canton de Bayonne Ouest

Il y aura 4 candidats de Gauche sur le canton Bayonne Ouest sur 8.
Ne craignez-vous que cette multiplicité des candidats risque de mettre en péril une victoire de la Gauche qui reste difficile ?

Nous sommes même 5 sur 8 puisque le candidat abertzale est pour moi sans conteste à comptabiliser dans le camp de gauche. Cette multiplicité démontre au contraire la richesse et la diversité du camp progressiste. Il n’est pas choquant pour un premier tour qu’une telle offre soit présentée aux électeurs.
Par contre, le surnombre à droite des trois candidats démontre plutôt un combat vaudevillesque des «ego»  ou un théâtre d’ombres de peu de consistance politique.
Si la victoire de la gauche s’avère difficile, ce n’est surtout pas à mettre au crédit de la diversité de ses candidats. Il faut plutôt rechercher des causes dans la sociologie du canton où la mixité sociale est la moins importante de la commune. En tant que conseiller municipal d’opposition, j’ai eu à m’exprimer fréquemment sur cette question.
En 2004, la victoire avait toutefois été au rendez-vous. Il est tout à fait dommageable que la volonté de 3660 bayonnais ait pu être bafouée par la turpitude d’une élue.

Vous êtes candidat du "front de gauche". Est-ce que le front de gauche est un "parti communiste" repeint avec les couleurs de la modernité ?

Pour ma part, comme Mathieu Accoh, candidat sur Biarritz Ouest, je suis membre du Parti de gauche coprésidé par Jean-Luc Melenchon et Martine Billard. Ce nouveau parti existe depuis fin 2008 et se veut un parti creuset au croisement des valeurs républicaines, socialistes et écologistes.
Dés 2009, la création du Front de gauche s’est révélée indispensable pour faire émerger la création d’un pôle d’importance à la gauche du parti socialiste et du camp social-démocrate.
Nos camarades communistes sont, bien sur, parties prenantes et éléments essentiels dans le Front de gauche. Résumer le Front de gauche à un ripolinage du PCF est tout à fait réducteur et l’avenir démontrera le contraire. Nous voulons plutôt inscrire nos pas dans l’héritage du Front Populaire et du Conseil National de la Résistance.
Nous voulons, en fait, réunir tout l’arc de forces des militants et militantes de gauche, acteurs et actrices du mouvement syndical, associatif et politique. En clair, toute la gauche de transformation sociale et écologique.

Vous avez déclaré ouvertement votre soutien à Aurore Martin ainsi qu’aux élus qui ont hébergé des militants du SEGI. Qu’est-ce qui vous a motivé à vous impliquer autant dans la « question basque » ?

Notre positionnement en défense d’Aurore Martin et des 8 de SEGI s’inscrit plus dans une tradition voltairienne et humaniste de défense de la liberté d’expression que dans une convergence de vue avec les thèses nationalistes.
Suite à une modification constitutionnelle en mars 2003, le mandat d’arrêt européen remet en cause un principe fondamental reconnu par les lois de la République : le refus d’extradition pour des motifs politiques.
Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, ces militants basques sont poursuivis pour leurs activités politiques publiques. Comme Batasuna, SEGI est légale en France mais illégale en Espagne.
De plus, les violences policières déployées lors des arrestations sont scandaleuses et  risquent de mettre à mal le processus de paix nécessaire au Pays basque.
Il est impératif que les autorités européennes révisent profondément la procédure du mandat d’arrêt européen afin de garantir les libertés individuelles.

Quel état social feriez-vous du canton de Bayonne-Ouest ? Y trouvez-vous les mêmes préoccupations que l'on peut rencontrer à Bayonne nord ou à Boucau ?
 
Vous dire que Bayonne Ouest est différent de Boucau et Bayonne Nord est une évidence. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure ce canton pêche par un manque de mixité sociale.
Toutefois, il existe des quartiers populaires à l’instar de Balichon, Lahubiague ou du Polo. Mais ces quartiers sont enchâssés dans des zones d’habitat résidentiel plutôt de type individuel.
Le paradoxe bayonnais veut, qu’alors que les secteurs de Bayonne Nord ou du Boucau peuvent être classés en ZEP ou en ZUS, les concentrations de ce qu’il convient d’appeler incivilités se situent plutôt dans le centre ancien dont une partie importante est dans le canton ouest. Certains appartements y sont encore, à ce jour, dégradés ou insalubres.
Il est dommageable, à ce titre, qu’avec la vente de l’ancien Palais de Justice, la possibilité de maintien en centre ville d’un service public de proximité au contact des populations âgées ou défavorisées n’ait pas été prévue par le Maire et son adjoint à l’urbanisme.


Vous réfléchissez depuis longtemps aux problèmes de transport notamment entre la côte et l'intérieur. Quelles sont vos idées en la matière ? Et concernant la LGV, est-ce une nécessité pour les cinquante ans à venir comme le dit le député-maire de Bayonne ?

Le bassin de vie «Cote Basque-sud des Landes» ne dispose pas d’une réelle structure de décision et d’une intercommunalité suffisamment large pour penser et régler le problème des déplacements. Le résultat chacun peut le constater chaque jour avec les embouteillages pour rentrer et sortir du BAB.
 
Concernant le Pays basque intérieur, il est impératif de redonner du souffle à la voie ferrée (de compétence régionale) entre Bayonne et Garazi. Cela doit passer par de la multimodalité notamment des maillages avec d’autres modes de transports collectifs comme les bus.
En matière de bus, le CG 64 doit créer une régie départementale (comme chez nos voisins landais) pour tisser un réseau de transport collectif solidaire, performant et accessible. On peut aussi prendre exemple sur l’expérience languedocienne « Tout l’Hérault pour un euro».

Notre département dans sa globalité est impacté par un grand nombre d’infrastructures en cours ou en projet. Toutes ces infrastructures de transport concernent au premier chef le porte-monnaie des habitants du département.  Elles relèvent normalement de la compétence de l’Etat, qui se désengage sur le privé et les collectivités locales. Le premier exemple qui vient à l’esprit concerne bien sûr la LGV Tours-Bordeaux où pour les contribuables basques et béarnais la facture sera longue et douloureuse pour tous.

On dit souvent: « un train peut en cacher un autre ». Les dépenses de la LGV ne sont donc pas de nature à développer le rail mais plutôt à développer une forme de rail qui tue le rail lui-même. 

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