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vendredi 11 février 2011

Bayonne Nord - Pôle de tri et de valorisation des déchets – Batz-Canopia

Intervention de Jean-Claude SOUDRE au conseil municipal du 10 février 2011


Monsieur le Maire,

Nous voici donc une nouvelle fois avec la présente délibération amenés à reparler de l’affaire de Batz, le projet nord-bayonnais de Bil Ta Garbi  rebaptisé Canopia presque par ironie du sort. 



Il nous est aujourd’hui demandé de donner un avis favorable à la demande d’autorisation d’exploitation du pôle de tri et de valorisation des déchets ménagers présentée par le Syndicat de traitement des déchets.

Au préalable, je voudrai rassurer certains collègues qui se sont émus de notre départ impromptu le 16 décembre dernier en arguant du fait que nous fuyons les débats notamment ceux concernant Batz et Ametzondo. C’est oublier qu’en juillet 2010, Henri Etcheto et moi même avions été le plus complet possible sur ces deux points essentiels pour notre agglomération et son bassin de vie.

Je commencerai donc par une citation pragmatique comme doit les aimer votre adjoint à l’urbanisme : « Quand les œufs sont battus en omelette, on ne peut plus séparer les jaunes des blancs ».
Cet aphorisme indépassable a été entendu le 21 janvier dans une salle Sainte-Ursule archi-comble avec une réunion publique organisée par l’ADECH qui a pris la tête avec d’autres d’une mobilisation citoyenne qui s’est, depuis le départ, trouvée dans l’impossibilité de débattre.
Car, en fait de débats, les bayonnais et les bayonnaises ont été réduits à une véritable peau de chagrin. Les points fondamentaux n’ont pu être portés à discussion.
Force est de constater que les deux choix essentiels sont pris depuis longtemps (la filière de traitement en décembre 2004 et le site en juillet 2006).
Jamais en 2007 et encore moins en 2008 durant la campagne électorale des municipales n’ont été abordé la moindre de ces questions. Nous pouvons dire que ce projet a été dissimulé notamment dans les documents de campagne (projet compris) du candidat Grenet.
Le projet a réellement refait surface en janvier 2009 où son ampleur a été mise en lumière en nous précisant qu’il n’y avait pas d’alternative et qu’on pouvait discuter de tout sauf du site et du process.
Nous avons vu poindre à cette occasion une expression citoyenne qui loin d’être le phénomène NIMBY dans lequel il était commode de votre part de les y cantonner concrétisait en fait un véritable pied de nez à votre affichage politique de participation citoyenne.
Madame la sixième adjointe au Développement durable et à la Participation citoyenne, je suis au regret de vous signifier, alors que nous sommes exactement à mi-mandat, que malgré les efforts que vous faites et que vous continuerez à faire nous sommes et nous serons insensibles à vos gesticulations. Vous aurez beau vous transformer en derviche tourneur d’ici la fin du mandat, l’absence de participation citoyenne et de débat démocratique dans le dossier nord-bayonnais de l’usine TMB à Batz entachera votre action et votre démarche politique de façon irrémédiable. Nous nous souviendrons essentiellement d’un processus de décision qui maltraite la démocratie et qui méprise les citoyens (il suffit de rappeler les conditions de déroulement du conseil municipal du 22 juillet dernier).

Je reviens sur la citation entendue lors de la réunion de l’ADECH : « Quand les œufs sont battus en omelette, on ne peut plus séparer les jaunes des blancs ».
Vous aurez, bien sûr, compris que je parle du problème des fermentescibles qui sont à ce jour mélangés dans la poubelle noire et qui en constituent la majeure partie du poids compte tenu notamment de leur forte densité en eau.
Il est vrai que les arguments portés par les associations CADE et ADECH notamment sur l’amélioration du tri, le compostage et la pesée à la source ne sont pas sur ces questions sans intérêt.
De plus, le fait que la TMB soit interdite en Suisse, abandonnée en Allemagne et au Québec, et que l’Union européenne tergiverse sur l’épandage des produits qui en sont issus sont des éléments d’interpellation pour les élus que nous sommes.
Nous n’oublions pas toutefois qu’en 2004 le choix de la méthanisation avait essentiellement surplombé par le fait qu’il y avait un rejet généralisé et rédhibitoire de l’incinération.

Vous l’aurez compris, madame la vice-présidente de Bil Ta Garbi, je ne chercherai pas à croiser le fer avec vous sur les questions ultra techniques. Je ne pense pas que nos amis politiques, tout comme les vôtres, qui siègent dans les instances communautaires ou syndicales chargés de l’environnement et du traitement des déchets soient capables de dire en 2011 qu’il existe une vérité révélée sur ce problème.

Avant de passer le relais à Colette Capdevielle qui va notamment détailler le contenu de l’enquête ICPE, je tiens à rappeler trois points fondamentaux :
·  Nous sommes en 2011, nous connaissons et subissons une situation locale actuelle en matière de traitement déchets inacceptable et aberrante. Nos ordures font 250 km pour y être stockées. D’un point de vue écologique et environnemental, c’est inadmissible.
·  Le projet Batz-Canopia, c’est essentiellement pour nous une localisation contestable du point de vue de l’aménagement urbain et de l’organisation générale de l’agglomération.
·  Le choix du site est générateur d’une situation conflictuelle qui risque de ralentir dangereusement l’établissement indispensable d’une solution au traitement des déchets dont doit se doter notre bassin de vie. (Force est de constater que le passage en force n’a pas été payant puis que nous avons constaté dans les OJ1 de décembre et février que les propriétaires fonciers et agricoles avaient entamé des procédures devant le Tribunal Administratif)

Merci de votre attention.

1 commentaire:

  1. Une fois de plus le citoyen apprend une décision, qui "empoisonnera sa vie" alors que tout est déjà préparé par les élus !
    Même pas de débat contradictoire ...
    Le Front de gauche propose t il une autre façon de diriger, parce que la prise de décision fait forcément des malheureux...

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