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mercredi 24 novembre 2010

Communiqué Parti de gauche Pays basque - Aurore Martin


La cour d’appel de Pau a accepté mardi 23 novembre le transfert en Espagne d’une militante de nationalité française du parti indépendantiste basque Batasuna, Aurore Martin.
Aurore Martin est poursuivie en Espagne pour «participation à une organisation terroriste», selon les termes du mandat d’arrêt émis par Madrid qui relève notamment ses activités à la direction de Batasuna, un parti autorisé en France mais interdit en Espagne.



Le Parti de Gauche se reconnaît pleinement dans l'article 1er de la Constitution proclamant que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ».
Au nom de cet idée et de l'héritage politique des philosophes des Lumières, qui fait de la raison le seul motif de tout assentiment, les membres du Parti de Gauche  condamnent sans exception tout acte de terrorisme ou tout usage de la violence pour imposer ses opinions.

Or c'est au nom même de ces principes que la validation ce jour du mandat d'arrêt européen à l'encontre d'Aurore Martin est inacceptable.

Ce que la cour d'appel de Pau vient de décider c'est d'autoriser l'extradition d'une jeune femme vers un pays étranger, de la livrer à un tribunal d'exception dont la cour d'Appel de Pau a pourtant dénoncé les dérives, de faire peser sur elle la menace de passer 12 ans en prison dans un pays dont elle ne connaît pas la langue. Et tout cela alors même qu'elle n'a commis aucun crime ni délit condamnable en France puisque le parti dans lequel elle a milité, Batasuna est légal de ce côté ci des Pyrénées.

L'article 7 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen de 1789 est pourtant clair : "Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon les formes qu'elle a prescrites."

Quelle cohérence y a t-il à refuser l'existence de délits politiques et dans le même temps à livrer un de ses ressortissants pour un délit politique qu'on ne reconnaît pas?
Quelle cohérence a la Chambre de l’Instruction de la Cour d’appel de Pau lorsqu'elle refuse le 8 juin 2010 d'exécuter un mandat d’arrêt européen contre Aurore Martin alors même qu’elle s'apprête à exécuter exactement le même mandat, renvoyé par le même Tribunal de Madrid, 6 mois plus tard?
Pour les républicains que nous sommes, ce que la Cour d’appel de Pau cautionne c'est l'idée de rendre une action illégale sans avoir à faire passer cette décision par l'approbation citoyenne. 
Ainsi chacun d'entre nous doit se rappeler qu'aucun droit n'a jamais été offert mais qu'il a toujours été arraché à la rapacité, à l'injustice et à l'égoïsme. Ne laissons pas les pouvoirs en place défaire ce que nos aînés ont conquis de haute lutte. L'opposition politique est un droit tant que la démocratie est vivante et que la parole citoyenne vaut encore quelque chose.

La justice française, si elle est encore fidèle à ses principes, ne doit pas mettre Aurore Martin dans la situation de souffrir pour avoir exprimé ses convictions.

Parti de gauche pays basque

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