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vendredi 24 décembre 2010

Quand la FNSEA conseillait aux Etats-Unis de boycotter l’agriculture française...

Les Etats-Unis suivaient évidemment avec attention la lutte anti-OGM en Europe. On apprend que la FNSEA leur recommandait de boycotter les produits français pour faire pression, et que l’Espagne leur recommandait de faire pression sur Bruxelles.
La France, une épine dans le pied des pays pro-OGM
Le télégramme 07PARIS4723 date du 14 décembre 2007, mais il n’a rien perdu de sa fraîcheur et de son intérêt. Dans cet opus, Craig Stapleton, ambassadeur américain à Paris, aborde le savoureux sujet de la France, de l’OMC et des « biotech », déplorant de voir l’Europe « reculer » sur le dossier des OGM et la France jouer un rôle majeur dans ce mouvement…



Des agriculteurs français prêts à jouer contre leur camp pour ouvrir la porte aux OGM ?
L’ambassadeur américain à Paris conclut ainsi le résumé de ce télégramme : selon les « pro-biotechs » français, et notamment dans le syndicat agricole, des mesures de « rétorsion » envers la France seraient le seul moyen de faire bouger le pays.
Un syndicat agricole français conseillant aux États-Unis de prendre des sanctions à l’égard de la France pour l’obliger à accepter les OGM ? Un comble ! Voilà qui reviendrait à jouer contre son camp, alors que certains produits français sont régulièrement la cible de boycotts aux États-Unis. Par exemple, début 2009, le Roquefort, quasi emblème national, a vu ses droits de douane tripler en réponse à l’interdiction du bœuf américain aux hormones sur le marché européen. Autre coup dur encaissé par des producteurs français : dès 2003, suite à la position française contre la guerre en Irak, ce sont les vins qui ont été victimes d’une intense campagne médiatique anti-française…
Qui pourrait ainsi suggérer aux États-Unis de ressortir l’arme du boycott pour forcer l’UE et la France à accepter les OGM ? Quel syndicat agricole français serait assez pro-OGM pour aller jusque-là ? La question est à poser à Xavier Beulin, fraîchement élu président de la FNSEA et qui ne fait pas mystère de ses positions extrêmement favorables aux cultures transgéniques. Il le clamait déjà en 2007, année d’écriture du télégramme mis en ligne par Wikileaks, « la FNSEA a une position d’ouverture sur la question des OGM. (…) S’il y avait des risques avérés, l’État aurait déjà pris certaines mesures. »

L’industrie pro-OGM verse dans la paranoïa
Dans un autre télégramme 09MADRID482, envoyé depuis l’ambassade américaine de Madrid, datant de mai 2009 cette fois, on apprend que les représentants de Monsanto sont persuadés que l’adoption par la France d’une clause de sauvegarde interdisant dans l’Hexagone la culture du maïs MON 810, est le fruit d’un marchandage entre écologistes et Nicolas Sarkozy, sur le thème : « je vous donne gain de cause sur les OGM et vous fermez les yeux sur ma politique nucléaire ».
Hilarant d’imaginer un tel deal ! Les pro-OGM, aveuglés par leur idéologie et paranoïaques, sont apparemment incapables de croire que les dirigeants d’un pays comme la France, dont l’opinion publique est opposée aux OGM de façon durable et massive, n’agissent pas en fonction des graves incertitudes des scientifiques sur les impacts des OGM et de la volonté des citoyens, mais pactisent avec quelques écolos…
Et comment imaginer que Greenpeace puisse consentir à un tel marché ! Pour mémoire, à la veille du Grenelle de l‘environnement, des militants Greenpeace pénétraient sur la centrale nucléaire de Dampierre pour réclamer l’arrêt du programme EPR et dénoncer le nucléaire comme une option dangereuse, inutile et beaucoup trop onéreuse.
Depuis, la campagne anti-nucléaire de Greenpeace n’a pas faibli, au contraire. Rien que cette année, Greenpeace a contraint Areva, le géant français du nucléaire, à interrompre ses scandaleuses exportations de déchets nucléaires français en Russie et dénoncé les financements radioactifs de la BNP au Brésil et en Inde.

L’Espagne appelle les États-Unis à la rescousse
Retour aux OGM… La stratégie conjointe pro OGM des gouvernements espagnol et américain a été mise à jour dimanche 19 décembre par le quotidien espagnol El Pais.
L’Espagne apparaît comme le principal allié des États-Unis dans leur lutte en faveur des OGM en Europe. Selon l’un des câbles publiés par Wikileaks, le secrétaire d’État espagnol à l’Environnement, Josep Puxeu, a demandé à l’ambassade américaine de « maintenir la pression » sur Bruxelles pour que les OGM soient favorisés, illustration pour le moins étonnante de la solidarité censée régner au sein de l’Union européenne ! L’affaire fait actuellement un véritable scandale en Espagne.
Il faut dire que même en Espagne, l’opinion publique bascule : selon l’eurobarometre, étude menée par la Commission en février 2010, 53% des Espagnols sont opposés aux aliments OGM, 70% d’entre aux les considérant comme « anti naturels » et 59% comme un risque pour la santé. Or, comme le soulignent apparemment les industriels supporters des biotechnologies agricoles eux mêmes : « si l’Espagne tombe, le reste de l’Europe suivra ! ».

jeudi 23 décembre 2010

Electricité : les vrais gagnants de la pointe

Une nouvelle fois, la France vient de battre un record de consommation d’électricité le 15 décembre dernier.

 96,4 milliards de watts ce 15 décembre à 19 h !

Comme chaque année le record de puissance électrique est battu. Et cette fois-ci avant même l’arrivée officielle de l’hiver.
Un « record » dont on se passerait volontiers car à chaque fois que la bise fut venue, la fée Electricité se retrouve fort dépourvue. A tel point qu’elle est obligée d’importer au prix fort du courant et de construire de nouvelles centrales au gaz afin de subvenir aux usages de pointe : à la production, en amont de nos appareils de chauffage électrique, il y a de plus en plus de gaz russe ou de lignite allemande. 


Les perdants de ce « record » sont innombrables : la planète par accroissement des émissions de gaz à effet de serre, la collectivité qui finance le surdimensionnement des infrastructures, les consommateurs qui paient au prix fort cette électricité de pointe, les contribuables qui couvrent le coût social de la précarité énergétique qui en découle.
Et même les producteurs, à commencer par le premier d’entre eux avec un parc nucléaire dont la productivité est faible, conséquence de cette curieuse exception française sur un parc très majoritairement nucléaire (adapté à la base) et un très fort taux d’équipement en chauffage électrique (utilisé en pointe).

Alors, qui sont les vrais gagnants de la pointe ? Les traders qui jouent et spéculent sur l’électricité, les promoteurs de logements tout électrique (les occupants paieront la note plus tard) et les pays producteurs qui nous vendent du gaz. Des producteurs stupéfaits mais ravis de nous le vendre pour produire avec un médiocre rendement (40 % au mieux). de l’électricité pour chauffer nos logements. Alors qu’en utilisant directement ce même gaz pour se chauffer on diviserait par 2,5 les importations et les émissions correspondantes de CO2 !

Chaque nouveau « record » de la pointe électrique est donc une très mauvaise nouvelle pour la France, conséquence structurelle du développement sans frein du chauffage électrique : 75 % des constructions neuves en sont équipées. Une mauvaise nouvelle qui nous éloigne un peu plus du trio gagnant de la démarche négaWatt « sobriété, efficacité, renouvelables ». Et qui nous rappelle qu’en matière de la pointe électrique, la France mérite … un zéro pointé !

Tribune parue dans Terraeco signée
Isabelle AUTISSIER, présidente du WWF-France
Serge ORRU, directeur du WWF-France
 Sandrine MATHY, présidente du Réseau Action Climat (RAC-France)
 Thierry SALOMON, président de l’association négaWatt

mercredi 22 décembre 2010

Déclaration du groupe Front de Gauche - Conseil Régional d'Aquitaine

Déclaration  Budget 2011


Séance plénière du 20 Décembre 2010

On peut y vérifier que nos élus ont tenu leurs positions et porté, dans la mesure du rapport de force, les valeurs du Front de gauche.
 
Concernant le budget 2011 pour la région Aquitaine, notre groupe a voté contre quatre points du budget : 
1/financement de la LGV
2 augmentation de la TIPP
3 augmentation des cartes grises
4 financement des lycéés privées

 
 
Deux des propositions des élus du Front de gauche ont été reprises par l'ensemble de la majorité :
1/ mise en place d'eco-sociaux conditionnalité pour les aides économiques.
2/  commission  d'audit sur la politique de la formation.

mardi 21 décembre 2010

Aurore Martin, militante de Batasuna a pris le maquis

Alors qu'Aurore Martin, sous le coup d'une procédure d'extradition vers l'Espagne en raison de ses activités politiques, vient d'annoncer qu'elle entrait dans la clandestinité, le Conseil régional d'Aquitaine "demande au Gouvernement français de ne pas procéder à l’exécution de cette extradition." 
Selon le communiqué, cette motion a été adoptée "à une très large majorité - toutes sensibilités politiques confondues". Les élus UMP n'ont pas participé au vote.

 
 
Comparaison n’est pas raison, nous ne sommes plus aux heures noires de la collaboration mais force est de constater que pourtant une jeune Française Basque, Aurore Martin est obligée de se cacher pour se protéger, défendre ses convictions politiques et pour ne pas être livrée à un gouvernement étranger.
Nous sommes pourtant dans un pays ou en théorie le droit à l’expression de ses idées politiques sont garantis par la constitution.

« Je n’ai pas l’intention de me soumettre aux autorités espagnoles, ni de faciliter à la France l’exécution de mon mandat d’arrêt européen (...). Je n’ai pas d’autre choix que de me cacher pour pouvoir continuer mon activité politique au sein de Batasuna. J’ai donc décidé d’arrêter mon contrôle judiciaire et de ne plus me montrer publiquement » a déclaré celle qui devient un symbole en devenant la première personne à prendre le maquis dans une France de plus en plus loin de ses valeurs fondamentales.

2011 est là dans quelques jours, une jeune femme se cache pour sa liberté et ses idées ... 

Pendant ce temps là, l’impunité serait garantie pour le ministre de l’Intérieur condamné par la justice à deux reprises en six mois.

lundi 20 décembre 2010

L'UPPA sous tutelle ?

Communiqué de Jean ORTIZ - SNESUP UPPA

Le 17 décembre, le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques s'est penché sur le sort de l'université de Pau, sans aucune consultation des élus du personnel et des syndicats.
 
Selon l'elu UMP Max Brisson, l'université doit être pleinement en phase avec les besoins du tissu économique. En bon français, cela veut dire inféodée aux besoins à court terme du patronat local dans quelques secteurs scientifiques
Que deviennent les domaines "non rentables": lettres, langues, sciences humaines et sociales? Sacrifiés sur l'autel de "l'excellence".






 
Selon l'élu UMP et le Conseil Général, où personne n'a moufté: les collectivités locales, qui participent au financement, entendent désormais "mettre en place une gouvernance particulière" avec lUppa, un partenariat "aux allures de cogestion" qui passerait par la création d'un "comité d'orientations stratégiques" et "deux comités de site". L'ingerence est ahurissante.
Ainsi, les orientations stratégiques de l'Université de Pau seraient décidées dans le dos des personnels. La recherche serait pilotée par les intérêts de Total, Turboméca, Euralis...
 
Il s'agit là d'une insupportable mise sous tutelle et d'un redéploiement sur quelques créneaux juteux, au détriment de tout le reste qui risque, dans cette logique, d'être
absorbé par Bordeaux. L'Université de Pau est de qualité dans l'ensemble de ses secteurs et composantes; La "remodeler" comme propose le Conseil général, au nom de "l'excellence" sélective, c'est la mutiler. 

Nous voulons l'excellence pour tous et dans tous les domaines. Que les politiques restent à leur place, et défendent le Service Public, sans ingérence! 

La communauté universitaire est la mieux placée pour gérer l'avenir de l'UPPA.

samedi 18 décembre 2010

Qui sème le vent récolte la tempête !! - Clash au conseil municipal de Bayonne

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Face au refus du maire de leur accorder un poste de délégué titulaire au sein du conseil de la Communauté d'agglomération, les élus de gauche ont quitté le Conseil municipal.

Les élus du groupe d'opposition Bayonne Ensemble ont quitté le Conseil municipal du jeudi 16 décembre en dénonçant l'"attitude anti-démocratique" du maire de Bayonne, Jean Grenet. 

Les élus de gauche dénoncent notamment le refus du maire de leur accorder un poste de délégué titulaire au sein du conseil de la Communauté d'agglomération désormais élargie et  dénommée "Agglomération Côte Basque-Adour".

Suite à cet élargissement du conseil communautaire, la ville de Bayonne y sera représentée par 11 délégués soit une augmentation d'un siège par rapport à la configuration précédente. Or, le maire de Bayonne refuse d'accorder ce nouveau siège à l'opposition.


 Les élus de gauche du groupe Bayonne Ensemble, "excédés et révoltés par l'obstination de Jean Grenet", ont décidé de quitter le conseil municipal.
"Voilà 3 fois que Jean Grenet nous refuse ce siège uniquement par le bon vouloir du prince qu'il pense être ». "Pour nous, cette attitude est archaïque et totalement irrespectueuse des 39% de bayonnais qui nous ont accordé leur confiance au cours des dernières élections municipales. Cela est pour nous un réel déni de démocratie".

Jean Grenet a prié les élus de l'opposition d'attendre l'entrée en vigueur de la réforme des collectivités territoriales, quand la désignation des sièges se fera à la proportionnelle, soit de "patienter trois ans".

Dans l’immédiat, il ne s’agira pas d’attendre 3 ans mais 3 mois où les électeurs bayonnais et plus largement basque et béarnais qui châtieront dans les urnes les candidats UMP, Modem et affidés divers.

Qui sème le vent récolte la tempête !!

vendredi 17 décembre 2010

Appel au rassemblement devant la fresque des expulsés

Le maire et les élus de Billère, Réseau Education Sans Frontière, la FCPE, Emmaüs Lescar-Pau, La Ligue des Droits de l'Homme, la ligue de l’enseignement , le Comité 64 du Mouvement de la Paix, le Comité de Soutien Gaston Phoebus, le Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples (MRAP), la CIMADE 64, ATTAC 64, la Maison des Femmes du Hédas, la Fédération Départementale du Parti Socialiste, le Parti Communiste Français 64, le Front de gauche, le parti de gauche, la FASE/Gauche Alternative 64, le Nouveau Parti Anticapitaliste, la FSU section départementale, l'UIS-CFDT Béarn, MUSICAP, l'Association Nationale des Gens du Voyage Catholiques (ANGVC) et l'Association France Palestine Solidarité (AFPS),

 invitent tous les démocrates et tous les citoyens qui veulent continuer à faire vivre le message de la fresque, à se rassembler devant le mur de la salle de Lacaze, Place de la mairie à Billère, sur lequel a été peinte la fresque contre les expulsions.


 Puisqu'ils nous obligent à effacer cette oeuvre d'art, puisqu'ils pensent qu'en détruisant ce symbole ils affaibliront l'idée qu'il représente, venez nombreux leur montrer que nous continuons à refuser les expulsions d'enfants et de leurs familles.

Place de la mairie à Billère Samedi 18 décembre 11h00

jeudi 16 décembre 2010

On ne sauvera pas le climat sans changer le système !

Compte-tenu de l’urgence climatique – les émissions de gaz à effets de serre ont vraisemblablement augmenté de 3 % en 2020 – il n’y a qu’une seule façon d’évaluer un accord : permet-il de réduire drastiquement les émissions de GES ? A la lecture des deux textes issus des négociations de Cancun,  la COP-16 n’aura pas été à la hauteur des enjeux, alors que les espérances n’étaient déjà pas très élevées
Les engagements actuels, selon les prévisions des scientifiques, pourraient conduire à une augmentation de la température de plus de 4°C. Soit un véritable désastre pour de nombreux pays fortement vulnérables aux dérèglements climatiques (îles, zones côtières, régions avec peu de ressources hydriques, etc…).

A cette absence d’engagements suffisants, s’ajoute la remise en cause du seul instrument légalement contraignant actuel, le protocole de Kyoto. Le nouveau texte offre en effet de nombreux échappatoires aux pays désirant se dégager de leurs responsabilités. Présentées comme de véritables succès, les mises en place d’un fond vert pour le climat et d’un dispositif pour lutter contre la déforestation sont loin d’être satisfaisants. Par exemple, les sources de financement du fonds vert ne sont pas précisées, laissant la porte ouverte à une primauté de financements privés possiblement issus des marchés carbone. Ce fonds sera par ailleurs confié pour les trois prochaines années à la Banque Mondiale qui ne cesse d’accroître ses financements pour les projets d’extraction de pétrole. Le dispositif REDD+ (Réduction des Emissions liées à la Déforestation et la Dégradation des forêts) quant à lui ne reconnaît pas les droits des populations locales et en l’état sera surtout une opportunité pour des multinationales ou des Etats de financer des projets « verts » à moindre coût sans rien changer de leurs émissions.

Au final, les Etats-Unis et la Chine sont les grands gagnants de cet accord, leurs exigences ayant toutes été respectées. Les Etats-Unis ne s’engagent sur rien de contraignant. La Chine ne verra aucun contrôle international sur ses politiques nationales. Une fois de plus, les réalités géopolitiques et économiques ont largement déterminé le résultat de ces négociations. Preuve en est qu’on ne sauvera pas le climat sans changer le système.

mardi 14 décembre 2010

LOPPSI 2, Le Gouvernement fait la guerre aux mal-lotis

* Non à la pénalisation et à l’expulsion arbitraire des habitants de logements de fortune...


o ROMs, gens du voyage, habitants de bidonvilles, de cabanes, de maisons sans permis de construire, et de toutes formes d’habitats légers, mobiles et éphémères, tous sont visés...

A l’heure où le Gouvernement est attaqué de toute part sur sa politique répressive et raciste à l’égard des Roms, des gens du voyage et en règle générale, des populations précaires, il fait adopter en force l’article 32 ter A de la LOPSSI 2 à l’encontre des habitants de bidonvilles, d’habitations de fortune, de campements de sans abris comme dans le bois de Vincennes, et également à l’encontre de personnes ayant choisi d’habiter caravanes, roulottes, camions, tipis, yourtes, auto et éco-constructions.

Toute construction sans permis de construire, comme il en existe beaucoup dans les DOM TOM pourrait aussi tomber sous le coup de cette procédure d’exception, car une construction sans permis est « illicite ». Cette procédure menace également les squatters : le Ministère de l’Intérieur a annoncé son intention de l’étendre aux occupants de locaux lors de la deuxième lecture à l’Assemblée Nationale.

L’article 32 ter A de la LOPPSI 2 est une mesure d’exception car elle bafoue les principes de la protection par le juge du domicile, des biens, de la vie familiale et privée, et donne un pouvoir arbitraire et disproportionné au Préfet : en effet, la procédure d’expulsion en vigueur actuellement sur les logements de fortune, nécessite une décision du juge, elle protège d’une expulsion en hiver, elle permet d’être pris en compte dans des dispositifs de relogement voire d’hébergement, elle doit respecter des délais et des actes de procédure délivrés par un huissier, elle prévoit la protection des biens des personnes expulsées....



Elle est une mesure arbitraire car elle est justifiée par « un risque grave d’atteinte à la salubrité, à la sécurité, à la tranquillité publiques », notions extensibles et floues qui laissent la place à toutes les interprétations. Elle vise toute personne qui aura décidé en réunion (2 personnes et plus), de s’installer sur un terrain quel que soit le propriétaire, et la nature de la relation entre le propriétaire du terrain et les habitants. Même si un des habitants est le propriétaire du terrain, ou si l’utilisation du terrain est contractualisée avec les occupants, ou si simplement le propriétaire n’est pas opposé à cette installation, le Préfet peut employer cette procédure d’exception dans un délai de 48h.

L’article prévoit une sanction financière pour ceux qui ne s’exécuteraient pas assez vite, ainsi que la destruction de l’habitation et des biens qu’elle renferme, sur procédure accélérée. La destruction au bulldozers et le vol des biens d’autrui seront ainsi légalisés. Cette disposition ouvre la voie à une atteinte au droit de propriété.

Cette loi, viendrait faciliter la destruction autoritaire des construction dite « illicite », et la réalisation de la « lutte anticabanisation » lancée notamment par le Préfet des Pyrénées Orientales depuis 2007.

Cette disposition vise et accable les personnes les plus gravement touchées par la crise du logement. A l’opposé des politiques conduites il y a 50 ans, elle répond à la recrudescence des bidonvilles et des formes les plus aigües de mal-logement par la répression et par une procédure d’expulsion expéditive. En effet, alors que le Gouvernement prétend mettre en œuvre le droit au logement, il n’est prévu ni relogement ni hébergement pour les expulsés. Ils doivent quitter les lieux et se rendre invisibles.

* Nous demandons le retrait de cet article, le retour et le respect de la Loi d’origine sur les terrains d’accueil, adoptée en 2000 dans le cadre de la Loi SRU, et des mesures législatives qui reconnaissent la qualité de domicile et son caractère permanent à l’habitat choisi, au lieu de le réprimer et le stigmatiser.

* Nous exigeons que la politique de résorption des bidonvilles et des habitats de fortune s’inscrive dans les politiques du logement, la mise en œuvre de la loi DALO et des procédures d’insalubrité,... afin que chacun et chacune puissent être logés dignement.

* Nous dénonçons la politique répressive et stigmatisante du Gouvernement qui s’attaque aux plus modestes et aux plus fragiles, et demandons l’abandon de tout projet anti-squat.


Premiers signataires : ACDL, ADGVE, AITEC, AFVS, AMIDT, ANGVC, CGT CDC, Cheyenne, CNL, DAL, FAPIL, Fédération Calé/Kalé, FNASAT, HALEM, Jeudi noir, La voix des Roms, LDH, MRAP, RESOCI, SAF, Union Syndicale Solidaire, Vie et Habitat Choisi,... Ainsi que : Alternatifs, PG, NPA, Les Verts,..

lundi 13 décembre 2010

Label « Information et Orientation » : la pérennité du service public d’orientation de l’éducation nationale doit être garantie

Communiqué de Brigitte GONTHIER-MAURIN Sénatrice des Hauts de Seine et d’Annie DAVID Sénatrice de l’Isère, Membres du groupe Communiste Républicain Citoyen et des sénateurs du Parti de Gauche

"Le Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie examine aujourd’hui le projet de décret relatif à la création du label national « Information et orientation » et l’arrêté fixant le cahier des charges de ce label.



 



Il ressort de la lecture de ces textes, que le Gouvernement, au lieu de coordonner les différentes structures d’orientation, fait au contraire le choix de leur mise en concurrence.
De plus, ces deux documents sont muets quant à la place qu’occupera le service public d’orientation de l’éducation nationale, chargé pourtant par la loi, des missions d’information et d’orientation.

Quid de son articulation avec les autres structures labellisées ? Quid de la prise en charge spécifique, sur tout le territoire, des collégiens et des lycéens et de leur accompagnement dans l’élaboration de leur projet d’orientation ? Et alors même que des fermetures de CIO interviennent. Quid de l’indépendance de cette mission vis-à-vis des pressions économiques liées aux bassins d’emplois ?

Quid enfin du devenir des Co-Psy et de leur formation, corps dont le Gouvernement organise depuis trois ans l’extinction tacite ? Parce que nous partageons les craintes de ces personnels quant au devenir du service public d’orientation de l’éducation nationale, nous apportons notre soutien à la journée d’action organisée ce jour par l’intersyndicale des conseillers d’orientation-psychologues et des directeurs de CIO."

jeudi 9 décembre 2010

dimanche 12 décembre 2010

Nous n’avons plus de temps pour les discours

La réforme territoriale ne va faire qu’institutionnaliser une politique d’étranglement de nos collectivités locales et ne fera que les appauvrir en ne leur donnant pas les moyens de leurs compétences.
Doit on pour cela accepter ce fait comme inéluctable sans voir que ce n’est qu’un élément supplémentaire de la destruction organisée de l’idéal républicain par des milieux financiers prédateurs.



Dans le même ordre d’idée, Jean-Hugues SAVIGNY, maire-adjoint PG aux finances de la ville de La Possession (26 000 habitants) à la Réunion, est intervenu devant l'assemblée du récent Congrès des Maires de France. Il y a dénoncé la politique économique du gouvernement qui conduit à l'étouffement des collectivités d'outre-mer.

Les politiques d’austérité imposées aux peuples grecs, espagnols ou irlandais ont un lien avec la « réforme » des retraites, avec la disparition de bureaux de poste, de tribunaux, ou de services hospitaliers près de chez nous ainsi qu’avec cette réforme qui rabote un peu plus encore les pouvoirs politiques et financiers des collectivités territoriales.

Cette réforme, c’est l’acceptation des règles d’un système qui détruit notre modèle social, nos emplois qualifiés et nos perspectives d’avenir.

Nous n’avons plus de temps pour les discours.

Les élections à venir y compris les élections cantonales vont nous donner l’occasion de montrer à nos concitoyens qu’un autre horizon est possible !

samedi 11 décembre 2010

Agir ensemble pour la laïcité

Déclaration commune d’associations françaises membres de l’IHEU(*)

La Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP), la Ligue de l’Enseignement et pour l’Éducation populaire (LDE), l’Union rationaliste (UR), le Mouvement Europe et Laïcité (CAEDEL), associations françaises adhérentes à l’Union Internationale Humaniste et Laïque (IHEU) * ont décidé de rendre publique cette déclaration.
Nos associations ont eu des histoires et des objectifs différents. Les luttes passées et présentes ont pu montrer la diversité de nos approches sur des sujets d’actualité, mais nos associations entendent marquer leur profond accord sur les questions essentielles qui se posent au mouvement laïque.

La loi de 1905 est constitutionnelle
Le CAEDEL, la LDE, l’UR, la FNLP entendent indiquer clairement que, face aux conclusions du rapport Machelon, aux sous-entendus et interrogations gouvernementaux, ou à certains errements de collectivités territoriales, elles considèrent que la loi du 9 décembre 1905 dite de séparation des Églises et de l’État, est une garantie constitutionnelle de la liberté de conscience. Avec toutes les lois de liberté syndicale, politique, d’association, de presse et de réunion, elle constitue un bloc indissoluble du droit constitutionnel. Elle garantit la stricte égalité républicaine dans le domaine des opinions.
En décrétant le principe de séparation des Églises et de l’État, c’est-à-dire en séparant ce qui relève de la conception idéologique et métaphysique de la réalité, culturelle, sociale et politique, une liberté essentielle des droits de l’individu a été établie. La liberté absolue de conscience est l’affirmation du droit de l’individu contre les obligations communautaires. Nos associations refusent l’idée que le caractère multiculturel de la société soit institutionnalisée par l’établissement de règles contribuant à retarder des évolutions naturelles dans les sociétés modernes.
Il ne saurait y avoir de véritable démocratie sans la garantie d’une absolue liberté de conscience.
Il ne saurait être question de remettre en cause ce droit imprescriptible, fondement de la liberté humaine. Chacun doit être libre de poursuivre son chemin comme il l’entend.


La laïcité est émancipatrice
Dans le mouvement de libération de l’individu, l’instauration de l’instruction publique, laïque et obligatoire a été un moment essentiel de promotion d’un savoir dégagé de l’obscurantisme. C’est pour cela que le mouvement laïque a toujours aspiré à ce que l’argent de tous (fonds publics) aille à l’Enseignement de tous (écoles, universités). Notre opposition maintenue et résolue à la loi Debré du 31 décembre 1959 est la marque publique de cette opinion. Mais la réaction, dans les domaines social, religieux et politique, n’a eu de cesse de prendre sa revanche.
Dans un immense effort de construction de la République, l’enseignement public instruisit des générations entières, non pour lutter contre des opinions soumises à la libre discussion, mais pour refuser des dogmes imposés à la conscience humaine. L’instauration du principe du monopole par l’Etat de la collation des grades donne à ce dernier l’outil permettant de garantir ce respect partout. Nous voudrions rappeler que c’est le monopole de la collation des grades (établi en 1880) qui met, notre pays relativement à l’abri, au sein de l’Enseignement public, des obscurantismes diffusés par les néo-créationnismes vis-à-vis de la théorie de l’Évolution, certaines idéologies religieuses, quant aux réalités sociales en condamnant la lutte contre le sida, etc.
Les récentes décisions du pouvoir politique de battre en brèche ce principe au profit, pour l’instant, des enseignements catholique et protestant est une préoccupation majeure de nos associations. C’est pourquoi, sous des formes diverses, elles ont toutes fait connaître leur opposition à l’accord Kouchner/Benoît XVI. La décision rendue du Conseil d’État n’invalide pas le fond de nos requêtes, limite les prétentions du Vatican, mais n’éloigne pas le danger.
La reconnaissance accrue du rôle de l’enseignement privé passe aujourd’hui par l’augmentation des subventions qui lui sont allouées sous des formes multiples et l’affaiblissement de l’enseignement public par la réduction de ses ressources financières, la diminution croissante des postes budgétaires alloués et l’application des normes du privé.
Le ministère de l’Education nationale envisage de supprimer 16 000 postes supplémentaires à la rentrée 2011, dont 5000 postes d’enseignants dans le second degré, 8000 postes dans le premier degré, 2000 postes « Équivalent temps plein » d’étudiants en Master effectuant des stages en responsabilités. Plus de 50 000 postes ont été supprimés depuis 2007. De 1996 à 2010, le nombre de postes proposés aux concours d’enseignement (CAPES et Agrégation) a été réduit de 45 à 89% suivant les disciplines.
De la maternelle à l’Université, des IUFM au CNRS, des collèges aux Grandes Écoles, c’est une volonté de transférer la charge et les obligations de l’État et des Administrations vers le secteur marchand du privé, qu’il soit religieux ou mercantile.
Le « Chèque éducation » irait dans le même sens.
Les parents reçoivent de l’Etat un « chèque éducation », soit une somme d’argent pour régler les frais de scolarité ; ils choisissent ainsi l’école et le type d’enseignement qu’ils désirent pour leurs enfants.
C’est la scolarité qui est subventionnée et non plus les écoles qui deviennent « libres » : tarifs, pédagogie …et donc concurrentes sur le plan de l’éducation et économiquement ! Ce système est partiellement appliqué dans plusieurs pays : USA, Grande Bretagne etc. C’est la préparation d’une privatisation de l’Education, d’un démantèlement du service public pour la récupération de l’éducation par des groupes commerciaux, confessionnels et patronaux.
L’utilisation, en nombre croissant, d’établissements privés comme centres d’examens pour les diplômes d’Etat (brevet, baccalauréat, BTS, …) est une véritable atteinte à la liberté absolue de conscience des personnels, à leurs statuts ainsi qu’aux convictions philosophiques et/ou religieuses des familles et des élèves.

La LDE, l’UR, la FNLP, le CAEDEL entendent marquer leur opposition formelle à ce processus, en toutes circonstances, et prendre différentes initiatives pour mener en commun les actions nécessaires, face à la multiplication des attaques de différentes natures qui menacent la finalité de l’objectif de l’Instruction publique au service de l’émancipation de tous.

Paris, le 9 décembre 2010

(*) L’IHEU est un regroupement international d’organisations laïques, humanistes, sceptiques, rationalistes, libres penseuses, etc… rassemblant une centaine d’associations de 40 pays. Elle coordonne le mouvement humaniste et le représente dans les institutions internationales.

vendredi 10 décembre 2010

Communiqué Parti de gauche Pays basque - LGV: un train peut en cacher un autre

A Bayonne le 11 décembre 2010, les militants du Parti de gauche pays basque seront dans la rue aux côtés des nombreux citoyens de notre région opposés au projet de ligne à grande vitesse LGV dans le cadre de la Journée Européenne contre les Projets Inutiles


Malgré une position a priori favorable au développement du transport ferroviaire et du fret ferroviaire, nous pensons que les conditions de mise en œuvre de ce projet ne sont pas compatibles avec une politique de rupture vis-à-vis des logiques marchandes du libéralisme national et européen.

On dit souvent: « un train peut en cacher un autre ». A ce titre, nous pensons que  les dépenses de la LGV ne sont pas de nature à développer le rail mais à développer une forme de rail qui tue le rail lui-même


A la région Aquitaine, les élus du groupe Front de gauche (Parti de gauche, PCF) se sont opposés au protocole de financement du projet de ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux et ont voté contre.


Le montage financier proposé est incontestablement dans l'intérêt du groupe Vinci et des actionnaires, et beaucoup moins clairement dans celui des contribuables notamment ceux d’Aquitaine pour lesquels la facture sera longue et douloureuse pour tous.

De plus, dans un contexte de privatisation, d’appauvrissement et de condamnation à terme du service public, dans cette logique qui s’éloigne de plus en plus des missions historiques du service public du transport, nous voulons dire NON aux LGV et au gaspillage.


TOUS A LAUGA à BAYONNE
LE SAMEDI 11 DECEMBRE A 15 H !

jeudi 9 décembre 2010

A quand enfin, une véritable réforme démocratique de l'enseignement ?

Depuis 2000, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) évalue tous les trois ans les systèmes éducatifs de 65 pays et mégalopoles et les classe dans le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA).

Le résultat est assez calamiteux pour la France qui pointe loin dans le classement et surtout qui met en relief des évolutions à la baisse et des écarts qui se creusent pour reléguer les plus faibles en plus mauvaise posture encore. Pour 2010, la France est au 27e rang sur 65 dans le classement « Pisa » de l’OCDE pour les mathématiques, et au 22è rang pour la compréhension de l’écrit.



Déjà peu glorieux en 2007, le tableau de la France ne s'arrange pas : l’écart se creuse entre élèves qualifiés de performants et élèves dits en grandes difficultés, ceux-ci sont passés de 16,5% des effectifs en 2000 à 22,5% aujourd’hui ! Autre élément de l’enquête : « le déterminisme social », c'est-à-dire la forte influence du statut socioéconomique des parents sur les résultats de leurs enfants : « Ce phénomène est plus important en France que dans la moyenne des pays de l’OCDE et il s’est accentué », commente le rapport.

L'école française creuse les inégalités sociales : tel est le constat de l’enquête. En France, le milieu socio-économique pèse plus qu'ailleurs, il explique 28 % de la variation de la performance des élèves, contre 22% en moyenne dans l’OCDE alors que l'étude montre que les pays qui accusent de fortes disparités socio-économiques ne les répercutent pas forcément à l'école. « Ce constat est important aussi, car il donne à penser que l’égalité des chances dans l’éducation est possible même lorsque le milieu socio-économique des élèves varie fortement ».

Enfin, il est démontré par cette enquête que la maternelle n'est pas inutile, contrairement à ce qu’affirmait Xavier Darcos en 2008. L'enquête Pisa remet les idées en place : « Les élèves qui ont été préscolarisés -qui ont été en maternelle- pendant plus d'un an devancent les élèves qui ne l'ont pas été. ». Et de beaucoup : l'écart en compréhension de l'écrit est de plus de 100 points.

 Les choses peuvent aller autrement, pour peu qu'on s'en donne les moyens. L'argent existe, encore faut-il le changer de poches et en réorienter l'usage.
Quant à la volonté politique, tout aussi nécessaire, peut-être serait-il urgent de la réinventer.

mercredi 8 décembre 2010

Pour la gratuité des services publics locaux ?

 Tribune  parue dans le journal de L'Humanité du 23 novembre 2010

La crise sociale et écologique se conjuguent pour rendre plus que jamais nécessaire de nouvelles politiques de gestion des biens communs dans le but de satisfaire les besoins fondamentaux de chacun et de retisser du lien social dans un monde qui peine à faire société. C'est justement là le rôle premier du service public, qu'il soit local ou national. 

Le service public, auquel la population ne cesse de dire son attachement et dont le citoyen est autant usager qu'acteur, contribue en outre à revivifier l'IMPLICATION POPULAIRE. C’est pourquoi nous croyons nécessaire mais aussi possible de marcher progressivement vers la gratuité des services publics locaux, préalable à la construction d'une gratuité pour les services publics nationaux. 

La défense et l’extension de la sphère de la gratuité constituent le grand combat pour les prochaines décennies, parce qu’elle constitue une des valeurs fondamentales de la gauche, parce qu’elle est une façon de reprendre l’initiative sur la droite. La gratuité est nécessaire sur le plan social, environnemental, politique et même humain. En premier lieu, parce que dans le contexte actuel de  l’effondrement environnemental et social et face aux limites de la planète qui nous obligent à redevenir des « partageux », la gratuité pose la grande question du choix politique : que produit-on ? Comment ? Et pour qui ? Ce choix est élaboré en lien avec les besoins et les aspirations des citoyens: 


On nous oppose que la gratuité a un coût. Cela nous oblige donc à faire des choix. C’est aussi une bonne raison pour rendre la parole à ceux qui en sont privés. Le passage vers une société de la gratuité n’ira pas sans un surcroit de démocratie, sans un approfondissement de la démocratie électorale certes, mais aussi sans l’invention de nouvelles formes de démocratie directe. Le choix de construire la gratuité des services publics locaux permet de faire de la politique autrement, de faire apparaitre les limites environnementales et les enjeux sociaux. Veut-on que le stationnement soit gratuit pour les voitures ou préfère-t-on que la cantine soit gratuite pour les enfants ? Cette révolution CITOYENNE que nous proposons est celle de la « gratuité du bon usage » face au renchérissement, voire à l’interdiction du mésusage, du gaspillage. Il n’y a pas de définition objective ou moraliste : le bon usage est ce que les citoyens en font. La définition est donc affaire de mœurs, de rapports de force, d’état des lieux.


Le premier intérêt de ce paradigme est de résoudre la contradiction entre les contraintes environnementales et le souci social, car il ne suppose plus de faire croître la gâteau (PIB) avant d’en changer la recette pour le partager. L'autre grand avantage est de réconcilier le temps de la démocratie et celui des écosystèmes, car ce sera aux citoyens de définir ce qui relève du bon usage (et qui doit être gratuit) et ce qui relève du mésusage (et doit être réglementé ou interdit). Il fait donc disparaître toute contradiction entre le but et le chemin. Il exige à chaque étape que le politique (la délibération) soit premier. Le législateur saura trouver les solutions techniques adaptées : système de prix variables par niveaux de consommation ou par type d'usage, etc. Pourquoi payer au même tarif le mètre cube d’eau pour faire son ménage et remplir sa piscine privée ? Pourquoi payer son essence, son électricité, son gaz le même prix pour un usage normal et ce que la société considère être un gaspillage ? L'eau va manquer : raison de plus pour en rendre gratuit le bon usage et renchérir ou interdire les mésusages. Le danger serait bien sûr que cette politique renforce les inégalités en enfermant le peuple dans le nécessaire pendant que les riches accèderaient au superflu. C'est pourquoi ce paradigme de « la gratuité de l'usage » et du « renchérissement du mésusage » ne peut aller sans décroissance des inégalités. Nous devons réfléchir à la nécessité de donner à chacun de quoi vivre, frugalement sans doute, mais dignement. Nous commencerons donc par avancer vers la  gratuité des services publics locaux. Ici, on organise la gratuité des transports en commun urbains ; là, celle de l’eau propre correspondant aux besoins vitaux ; ailleurs, celle de la restauration scolaire ou des services funéraires ou des services culturels…

Tous ces morceaux de gratuité conquise sont des réponses à l’urgence sociale, ce sont aussi une façon de construire politiquement et culturellement la gratuité. Il n’y aura pas de société de la gratuité sans une culture de la gratuité, tout comme il n’y a pas de monde marchand sans une culture du marché. Nous devons admettre que parler de gratuité est devenu plus difficile qu’il y a quelques décennies compte tenu de la droitisation généralisée de la pensée. On nous objecte que la gratuité serait bonne pour ceux qui ne peuvent pas payer. Mais si on accepte ce raisonnement pour les transports en commun urbains, pourquoi ne pas l’accepter également pour l’école ou la santé publiques ? On oublie qu’il existe en fait deux grandes conceptions possibles de la gratuité. La gratuité d’accompagnement du système, c'est-à-dire cette gratuité pour les pauvres. Mais cette gratuité-là ne va jamais sans condescendance et sans flicage (est-ce que vous êtes un pauvre méritant ? Un vrai bon chômeur ?). L’autre conception de la gratuité est une gratuité au service de l’émancipation. Un exemple : ce qui est beau avec l’école publique, c’est qu’on ne demande pas à l’enfant s’il est gosse de riche ou de pauvre, c’est qu’il est admis en tant qu’enfant. Pourquoi ce qui est vrai pour l’école ne serait-il pas vrai pour les quatre domaines qui permettent de vivre frugalement certes mais dignement : le droit au logement, le droit à l’alimentation, le droit à la santé et à la culture. 


Le colloque que la Communauté d’Agglomération Les Lacs de l’ Essonne et Le Sarkophage (journal d'analyse politique) organisent le samedi 27 novembre sera l’occasion de rendre compte des expériences, de (re)penser une alternative globale à la crise du système capitaliste et à son cortège de misères, ce sera un colloque qui bouscule les idées reçues sur la déresponsabilisation par la gratuité, ce sera l’occasion de montrer que l'esprit de la gauche et de l’écologie est toujours de penser en dehors des solutions que nous impose le système productiviste capitaliste. A l’occasion de ce colloque, la Communauté  d’agglomération Les Lacs de l’Essonne mais aussi d’autres villes prendront l’engagement ferme de commencer dès maintenant à assurer à chacun de quoi vivre dans/par la gratuité. Une gratuité économiquement construite, une gratuité politiquement construite, une gratuité juridiquement construite, une gratuité culturellement construite, une gratuité construite dans les luttes sociales.

Paul Ariès,
directeur du Sarkophage

Gabriel Amard,
Président de la Communauté d’agglomération Les lacs de l’Essonne

mardi 7 décembre 2010

Plutôt que vider la banque, changez-en !!


Les banques fonctionnent comme n'importe quelle entreprise. Mais le produit qu'elles proposent à leurs clients est de l’argent, sous forme de prêts ou d’autres produits financiers. La majeure partie de leurs ressources vient des dépôts (comptes courants, livrets d'épargne, etc.), et est essentiellement utilisée pour des prêts commerciaux et industriels.

Comment les banques font-elles du profit? Les banques ont deux sources principales de bénéfices :
·                                 Elles acceptent des dépôts et font des prêts, leurs profits proviennent de la différence entre les intérêts versés aux clients et ceux perçus sur les prêts.
·                                 La seconde source provient des charges financières sur les opérations (les agios), et des commissions sur les services financiers (cartes bancaires, virements, frais divers).

Plutôt  que sortir tout son pognon de la banque comme le préconise Eric Cantona, chacun pourrait prendre l'engagement de changer de banque pour ouvrir un compte et transférer son épargne dans les banques les plus respectables comme la NEF ou le Crédit coopératif



Le site jechangedebanque.org reprend l'idée d'Eric Cantona mais en lui donnant un débouché positif: en effet, on ne peut pas retirer son argent des banques, et ne plus rien faire. Il faut bien mettre son argent quelque part. Et la fonction bancaire en soi est légitime. Tout le problème c'est que certaines banques, au lieu de servir l'économie réelle, se servent de l'économie réelle pour leurs bénéfices propres.

Chacun pourra annoncer à quel moment il s'engage à contacter son banquier pour fermer ses comptes et transférer son argent vers une banque plus "éthique". Pourquoi plus éthique? Parce que ces banques comme le crédit coopératif ont fait le choix d'utiliser votre épargne pour des investissements utiles, au bénéfice de l'économie locale. Elles ne spéculent pas sur les marchés financiers ou n'ouvrent pas de filiales dans les paradis fiscaux.

Changer cela implique à la fois une action politique et une action citoyenne. C’est l’action politique qui peut changer les règles en interdisant par exemple aux banques de financer les fonds spéculatifs. Mais c’est l’action citoyenne qui peut retirer une partie de la «matière première»: notre argent.

lundi 6 décembre 2010

La bataille climatique : une bataille pas comme les autres !

        
           
            Entre 1000 et 1500 militant(e)s altermondialistes se sont retrouvés à Cancon, malgré la neige et le verglas, ce samedi 4 décembre, pour une transition écologique et sociale comme moyen de combattre le dérèglement climatique.


                        Enfin, le combat pour la justice climatique a une autre spécificité : celle d'unir dans le même bataille mondiale et cruciale les peuples du nord et du sud, avec un calendrier et une stratégie également partagés. Le duplex entre Cancon et Cancun fut un beau symbole de cette réalité et un fort moment d'émotion dans une salle encore pleine de plus de 600 personnes, 8 heures après l'inauguration du contre-sommet de Cancon.
            La présence à Cancon de Cécile Duflot, Catherine Grèze et José Bové (d'Europe Ecologie-Les Verts), Martine Billlard et Gérard Boulanger (du Parti de Gauche), Philippe Martin, secrétaire national adjoint du PS chargé de l'environnement, montre que les enjeux d'urgence et de justice climatique sont pris au sérieux par certains courants de la gauche française.